C’est bon, c’est réglé…
Les vieux schémas ne meurent jamais vraiment. Ils attendent leur moment pour revenir… autrement et vous faire la misère…

C’est bon, c’est réglé, je passe à autre chose. Vous ne vous êtes pas déjà dit ça en comprenant un schéma ? En ayant une prise de conscience genre : mais c’est bien sûr ?
Vous en parlez fièrement, j’ai compris ça et ça et là, c’est terminé, basta on en parle plus de cette blessure là. Et puis une conversation anodine, une question posée par quelqu’un qui ne vous connait pas. Et vous sentez un malaise. C’est quoi le truc ? Pourquoi ça me titille comme ça ? Et là vous vous rendez compte, qu’en fait c’est pas si réglé que ça.

C’est bon, c’est réglé. » Vraiment ?
Y’a des schémas qu’on croit avoir laissés au placard. Petite souris, syndrome de la sauveuse, besoin d’être validée… Y a aussi des défauts : rancœur, jalousie. Des émotions trop fortes : colère niveau Etna, tristesse genre Niagara Falls. On pense les avoir traversés. On les a travaillés, pleurés, libérés.
Et un jour… un commentaire. Une tension dans le dos. Une crispation dans le ventre. Et on sent cette colère remonter en surface. Cette tristesse qu’on pensait avoir pleuré à fond, revenir. Ce schéma de petite souris qu’on pensait bouffer par le chat, qui repointe le museau. La sauveuse qui brandit sa pancarte bien haut, comme si elle n’avait pas compris, que cette posture la bouffait. BIM. On se prend une grosse claque, un revers genre Raphaël Nadal en face de nous sur le terrain.
Le truc revient. Mais pas comme avant. Genre sournois, car il s’était bien planqué. Discret. Plus profond. Et c’est là qu’on comprend : on n’avait pas raté. On n’avait juste pas encore atteint cette strate-là.
Et là tu te dis : merde… en fait, j’ai bossé ce truc mille fois, mais là, c’est revenu en douce… déguisé autrement. Pourquoi ?



L’évolution, ce n’est pas une ligne droite
C’est en spirale. Tu repasses par le même endroit… mais tu n’es plus la même. Comme si tu enlèves des pelures d’oignon une à une. A chaque pelure enlevée, tu vas de plus en plus vers ton cœur, ton être. Ce retour ne veut pas dire échec. Il vient juste te montrer que tu évolues en cercles concentriques depuis l’extérieur, jusqu’à ton intérieur. Il dit « tu es prête pour un niveau plus fin ».
Un peu comme en Ayurveda, où chaque symptôme est une porte d’entrée vers un déséquilibre plus profond. On ne traite pas juste ce qui se voit, on explore la racine.
Et ce niveau-là, il demande moins de force, plus de présence. Plus de subtilité aussi, car son petit côté sournois de dessous les fagots, n’est pas facile à détecter. Il se traite également avec plus de douceur que d’effort. Car toutes les couches que tu as déjà enlevées, t’ont permis d’aller plus profondément dans ta vase. Tu as déjà décortiqué pas mal de choses, même si tu as l’impression d’une redite. Ça n’est pas le cas. Alors tu accueilles. Ok, que dois je comprendre cette fois-ci ? Qu’est ce qui se rejoue avec cette nouvelle strate qui se présente ?
C’est là que l’alchimie opère. Pas en fermant la porte. Mais en la laissant s’ouvrir… autrement.
On n’est plus dans l’urgence Pitta ou la lourdeur Kapha, mais dans l’équilibre fin, entre les vents de Vata et le feu bien dirigé.

Et puis un jour, c’est vraiment réglé
Tu as trituré ce schéma dans tous les sens. Tu as compris, pleuré, décortiqué. Et pourtant, il revient. Tu pensais réellement que c’était réglé, vraiment… mais ça revient sous une autre forme. Et puis un jour, BAM, tu vis la même souffrance, mais là, tu la traites encore différemment.
Là où tu aurais sorti ta pelle pour en foutre un bon coup sur la personne en face de toi, ou sur la situation. Tu te dis que non, cette fois je ne suis pas le même chemin que les fois précédentes. Ton crocodile n’a plus grand-chose à te dire. Tu as vécu toutes les ruminations et pensées parasites possibles. Tu es passée par tous les stades du déni à l’accueil complet. Et là, sous tes yeux, la boucle se boucle enfin. Tu sens que cette fois-ci, après être allée bien profond avec ton caterpillar dans ta vase intérieure, le lotus est là, il fleurit et tu sens que c’est vraiment réglé.
Alors tu remercies la personne qui t’a permis d’aller faire péter la dernière strate. Elle ne comprend pas ton remerciement, car elle, elle est encore dans des states de rancœur ou colère. Elle te dit — même si visiblement elle ne le pense pas — qu’elle est contente de t’avoir rendue service mais elle… Elle n’a pas vécu ça et hop, elle repart dans ses ruminations, crocodile en avant, toutes dents dehors.
Tu l’écoute, mais ne rentre plus dans l’affrontement. Tu dis : « ok j’entends ce que tu dis, mais moi, je voulais juste te remercier car tu m’as permis de boucler cette histoire qui durait depuis trop longtemps. Je te souhaite un bon chemin ».
Et tu en as terminé.



Bon ça veut pas dire qu’il n’y a pas encore du taf hein…
Car en fait, lorsque nous bouclons enfin un schéma qu’il soit émotionnel, psychique, transgénérationnel, nous en avons d’autres qui tapent à la porte de l’inconscient. Ça se saurait si notre évolution se faisait d’un coup de baguette magique. Que tout se réglait en un claquement de doigt.
Mais cette première étape d’avoir bouclé vraiment un truc, donne envie d’aller en régler d’autres. De mieux se comprendre. D’écouter ce que dit notre cœur, au lieu de laisser toute la place à notre crocodile, qui bien évidemment, prend ses aises.
L’Ayurveda parle de tissus profonds, les dhatus, qu’on nourrit couche après couche. Ici, c’est pareil : on descend de strate en strate, jusqu’à toucher le cœur.
Cela dit, ne pas culpabiliser non plus. Nous faisons de notre mieux avec ce que nous avons reçu. Et puis certaines fois, nous n’avons pas la possibilité d’aller gratter dans nos strates. Nous n’avons pas appris. Ou nous avons appris que nous étions des «bons à rien » et dans ces conditions, comment se dire que nous pouvons faire des choses que nous pensons inimaginables.
Nous disons : « ben je suis comme ça et c’est pas maintenant qu’on va me changer… » Et nous en restons là. Pensant peut-être que c’est l’extérieur qui doit nous changer. Cela dit, et si nous décidions que malgré tout ce qu’on a entendu dans notre enfance, nous pouvons changer ? Ça donnerait quoi ?

Arrêtez de vous coller des coups de pelle !
Non, vous n’êtes pas nul·le, vous êtes en chemin.
En fait, l’être humain est complexe. Et nous avons tellement appris à tenter de nourrir les besoins des autres, que rarement, nous savons nourrir les nôtres. Certaines fois, nous sommes également tellement sûrs que c’est réglé, que nous ne savons pas aller voir l’infime pelure qu’il reste à enlever. Mais ne nous mettons pas des coups de pelle sur la tête à nous dire qu’on est trop nul. Nous faisons de notre mieux avec les moyens que nous avons. Et c’est ok.
Notre évolution n’est pas une ligne droite. Il y a toujours plusieurs chemins qui se présentent à nous et parfois il est bien difficile d’aller gratter dans sa vase intérieure. Cela demande du courage, que parfois nous n’avons pas. Et ça aussi c’est ok.
Chacun, chacune évolue à sa manière.
Et vous comment avez-vous évolué ? Avez-vous pensé à un moment, c’est bon, c’est réglé… pour vous apercevoir plus tard, que pas vraiment ?
Vous êtes-vous dit : c’est bon je remets les mains dans le cambouis pour régler une bonne fois pour toutes ?
Avez-vous réussi à boucler une boucle qui durait depuis des années ?

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