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On pense tout changer, mais ….

Quand une merdasse nettoyée t’élève, tu ne redescends pas dans la fosse à purin pour expliquer comment t’as fait. T’éclaires, tu avances, tu respires.


Parfois on en a marre, et on se dit, je vais changer ci, ça et puis voilà ça ira mieux… On pense tout changer, mais… en fait on trimballe, sans le savoir notre sac à merdasse.

Car ne nous leurrons pas, tant que nous pensons que le « problème » vient de l’extérieur, ben rien ne change. On se fourre le doigt dans l’œil jusqu’au coude en pensant que de changer de région, boulot, maison va changer les choses. Tant que nous n’avons pas fait le lien avec nos propres blessures, rien ne change. Tant que nous n’avons pas été gratter dans notre boue intérieure, rien ne change. Et tant que nous n’avons pas décidé de nous changer nous, rien ne change non plus.

Dans cette nouvelle actualité, parlons de ce qui se passe en sous marin, caché dans notre valise pour faire croire.

De notre mec (ou notre nana), notre boulot, la famille qui use car étouffante, la ville ou notre lieu de vie…

Alors on décide de changer.

On part dans une autre région. Ben comme ça, on sera tranquille. Déjà, loin de la famille : ils pourront plus débarquer n’importe quand. Et puis ça va me permettre de souffler.

Changer de boulot, parce que ces rascasses qui nous servent de collègues, on verra plus leur tronche, et leur comportement ne nous atteindra plus. Et puis on va être enfin reconnue dans notre travail. Ne plus être jalousée par cette collègue si pénible, qui fait des remarques acerbes tout le temps. Enfin, on va avoir la paix.

Changer de mec ou de nana, parce que là franchement, ça peut plus faire. Et puis on voit bien que ça vient de lui ou d’elle, mais pas de nous. Hein, jamais de nous. Car on fait tous les efforts qu’il faut. On sait d’ailleurs plus quoi faire pour lui faire plaisir, mais jamais rien ne va.

Alors pendant qu’on est debout, dans la foulée de ce hurlement profond, on plante un gros “STOP” à tout ce qui faisait mal.

Sur le moment, c’est grisant. Wahou ça y est j’ai pris la décision et ça soulage.

Vite, on fait sa valoche. On change de région pour aller respirer au grand air. On arrive tout content dans ce nouveau décor. Nouveau job. Nouvelle vie. On respire. Ahhhh, ça fait un bien fou.

Certes, au début, c’est chouette, tout est nouveau, ça sent le neuf et ça rebooste; Mais à un moment, y a un truc qui va plus ??? C’est quoi ça, pourquoi ça ?

Ce qu’on pensait ne plus vivre avec nos collègues… se rejoue. Rebelote. Les mêmes rascasses, ou similaires qui recommencent avec leurs remarques acerbes.

Ce qu’on croyait avoir laissé avec la famille s’est juste transformé. Certes, ils ne sonnent plus à notre porte tous les 4 matins. Mais ils sont encore là, intensément présents. Ne voulant pas lâcher les fils de toiles d’araignée qu’ils avaient tissés autour de nous pour pas qu’on parte trop loin.

De nouveau, on se sent coupable. De ne pas faire assez. De ne pas être celle ou celui qu’ils voudraient. Et on s’enfonce, plus profondément encore, dans nos blessures.

Mais pourquoi ça recommence ?

Ben tout bêtement, parce que dans nos valoches, on a mis… notre sac à merdasse.

On se le traine comme un boulet sans le savoir. Il est là depuis tellement longtemps. Il déborde depuis toujours, mais on s’en aperçoit pas vraiment, tellement il fait partie de nos habitudes. C’est tellement ancré en nous, qu’on ne s’aperçoit pas qu’on traine la patte et qu’on avance bancal.

… qu’on voulait que l’extérieur vienne réparer notre intérieur.

Ben non hein ça c’est pas possible. Ce n’est pas comme ça que ça marche, sinon ça se saurait.

Trouver sa paix intérieure, ou du moins une sérénité ou légèreté autre, ça demande de l’introspection.

D’aller gratter dans notre propre vase, en comprenant nos schémas, nos blessures, nos répétitions. C’est en allant curer nos plaies à la tronçonneuse. En y mettant des baumes cicatrisants, pas des pansements Mickey et du mercurochrome, que nous arriverons à aller vers nous.

Ça c’est de l’utopie, enfin à mon sens. Si nous n’acceptons pas d’aller voir en nous, rien ne changera. Gandhi le disait : « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ». Ben voilà on y est.

Oui le comportement des gens peut induire le notre. Oui, souvent nous ne supportons pas les défauts des autres, car ce sont les nôtres. Et inversement. Certes, la vie est parfois bien grise et nous réserve des épreuves difficiles. Cela dit, comment nous, nous répondons à tout cela.

Faisons nous notre Calimero en puissance, coquille sur la tête à dire que : « c’est trop injuste » ? Accusons-nous tout le temps les autres, sans jamais nous remettre en question ? Nous trouvons nous toujours des grosses excuses foireuses pour justifier nos propres comportements ? Avons-nous le courage de regarder que nous avons 50 % de responsabilité dans n’importe quelle relation ?

Et si nous nous posions ce genre de question, franchement. Il se passerait quoi ? Prendrions-nous suffisamment de distance pour pas se marteler à coup de pelle sur le crâne, mais pour regarder notre sac à merdasse bien en face et le vider enfin.

Changer de région, pourquoi pas, c’est pas mal. Changer de job, parfois nécessaire. Changer de relation, souvent salutaire.

Mais si nous on ne change pas à l’intérieur… ben nous refaisons les mêmes scènes, juste avec d’autres acteurs. Et nous obtenons les mêmes résultats. Enfin, c’est mon avis. 😌Celui d’Einstein aussi tiens qui dit : « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ».

Lorsque j’ai dit cela à une cliente, elle m’a dit : mais les personnes que j’ai vues avant vous, m’ont dit de changer de boulot. De faire autre chose. Réponse : Mais enfin, est ce que vous aimez ce que vous faites ? Cliente : Ben oui, c’est juste l’ambiance qui ne me convient pas. Moi : Franchement vous pensez que changer de lieu, va changer les choses ? Si vous, vous n’êtes pas allée voir pourquoi ce genre de comportement vient vous heurter ?

Elle a commencé un accompagnement, et voit déjà la différence. De nouveau ses collègues, lui disent bonjour, même si c’est peut être hypocrite, en même temps ça change l’énergie.

On croit être soulagé·e. On a tout changé : région, job, mec, décor. Mais à force de rencontrer toujours les mêmes énergumènes, ou les mêmes murs qu’on se prend dans la face, faut peut-être se demander : C’est moi, ou bien ?

Se poser enfin les bonnes questions.
Pourquoi j’attire toujours ce genre de relation ou de situation?
Quelle est ma part dans ce bazar-là ?
Et surtout : qu’est-ce que je veux changer pour moi, pas pour les autres ?

Perso, je le dis souvent :

Le comportement des autres leur appartient. S’ils changent pas ? Tant pis. On s’en fout. Mais si nous, nous changeons pour nous retrouver… là, nous tenons quelque chose. Et à ce moment là, nous avons la possibilité de faire pousser notre lotus. Pas une illusion fluo.

Parce qu’au fond, c’est pas une nouvelle géolocalisation qui va ramener la paix. C’est pas une ambiance de bureau en trompe-l’œil, ni un nouveau mec qui fait des super mojitos en rentrant.
C’est quand on plonge dans notre lac intérieur, lampe frontale vissée sur le crâne, qu’on peut enfin retrouver notre vrai souffle. Notre graine de lotus à faire fleurir.

Changer pour fuir, c’est repeindre les murs d’un appart qui s’écroule.
Changer pour se retrouver, c’est poser les fondations.

✨ Envie de vider votre sac à merdasse une bonne fois ? Je suis là si vous avez envie de m’en parler.