T’avais qu’à vibrer autre chose
C’est pas parce que tu galères que t’as “mal vibré”. C’est peut-être juste… que t’es humain. Et que t’as le droit d’en avoir marre.
T’avais qu’à vibrer autre chose hein, c’est ta faute !!!! Et si derrière les phrases « lumineuses » pinterest du développement personnel « positif » ? Vous savez celles, qui, sous prétexte d’éveil, sont, pour moi, une violence cachée, déguisée en bienveillance. Se cachait, une façon de dire sans le dire : « C’est ta faute si tu souffres. »
Cette actualité pour vous parler d’un sujet qui ressort depuis un certain temps. Enfin je le remarque depuis un certain temps. Mais peut être que c’était déjà là depuis longtemps hein. Cela dit, en tant qu’accompagnateuse, je me dis qu’on peut parler aux gens sans les faire crouler sous le poids de mots trop lourds. Aller je rentre dans le vif du sujet.
Le tribunal cosmique des phrases Pinterest
Que pensez-vous de ces phrases là :
➤ “Tu attires ce que tu vibres. Tu récoltes ce que tu sèmes. Tu répètes ce que tu refuses de guérir.”
Euh, sérieux, c’est pas un peu le tribunal cosmique en 3 phrases ? Et la cerise sur le cup cake?
“Change ton énergie. Ta réalité suivra.”
Ben voyons donc, comme disent mes amis québécois. C’est clair, qu’avec des phrases pareilles, si t’es en burn-out, ou que tu crèves de solitude…. Le : T’avais qu’à vibrer autre chose ! 😤 est la réponse adaptée non ?
Ben de mon point de vue Non. Ces slogans occultent tout un pan : le contexte, les traumas, les galères réelles. Ça implique que si tu souffres, c’est ta faute vibratoire. Culpabilisant à donf non ? Et puis surtout, ça pousse à se taire, à se juger au lieu d’accueillir ce qu’on peut vivre en tant qu’humain.
Alors je dis pas que nous ne pouvons pas changer notre vibration. Non je ne dis pas ça. Je dis que balancer des phrases toutes faites à des gens paumés, c’est pas de la lumière. Pour moi, c’est de la bêtise déguisée en soit disant sagesse.
Avec ce genre de phrase, on nous fout la tronche dans la vase sans possibilité de comprendre nos schémas, nos blessures. Car soyons clairs, dans la mesure où l’inconscient c’est 95 % de notre pensée. C’est pas avec des injonctions comme celles ci que ça va débloquer les choses non ?
Si vous croyez ? Bon ben votre opinion mais perso, je pense différemment. Et je vais vous dire, même si vous vous en foutez complet. Pas pour vous montrer que j’ai raison hein, ça je m’en tape, chacun pense ce qu’il veut. Juste pour partager avec vous, histoire qu’on puisse éventuellement échanger. Enfin si vous le souhaitez.
L’accusation vibratoire à deux balles
Alors effectivement c’est devenu la mode de tout mettre sur le dos de la “vibration”. Mais quand on te sort “t’avais qu’à vibrer autre chose”, ça sonne comme : “c’est ta faute si tu t’es pris une baffe”. Enfin, les gens peuvent le ressentir comme ça hein. Je le vois dans mes accompagnements, les personnes sont à genoux. Fragiles. En quête. Se remettent tellement en question qu’elles se noient dans leur détresse. Alors leur en rajouter une couche, c’est peut être pas la meilleure solution pour les aider à sortir de leur vase. C’est plutôt les enfoncer.
Et surtout, ça nie tout le reste : l’histoire, l’environnement, les schémas inconscients. Pourquoi une personne galère ? Pourquoi elle répète les mêmes histoires ? C’est pas parce qu’elle aime souffrir, hein.
À force de vouloir briller à tout prix, on en oublie juste d’être humains. De s’accueillir. De se foutre la paix
Se foutre la paix important ça aussi. Car à se taper sur la tête avec sa pelle, ben on renforce nos masques, nos blessures. Mais bon le politiquement vibratoire ambiant éveillé à paillettes cosmiques n’aide pas non plus, faut le dire.
J’en parlais d’ailleurs dans mon actualité “Tout ce qui brille”… parce qu’à force de vouloir faire waouh, on oublie juste d’être humain.
Et puis non, si tu es au fond du trou, ce n’est pas parce que tu vibres mal. C’est peut-être parce que tu traverses un moment dur. Que t’as un vécu, un corps, une histoire. Et tu as le droit de ne pas ‘briller’ tous les jours. Enfin c’est mon avis.
Ce qu’on vibre, ce qu’on trimballe
Oui, on attire parfois ce qu’on vibre. Je ne nie pas ça. Mais on vibre aussi ce qu’on n’a pas encore guéri, ce qu’on porte sans en avoir conscience. Et ce n’est pas parce que tu vis un truc dur que t’es un raté énergétique.
Et puis faut parler aussi du transgénérationnel. Des mémoires familiales. Merci pépé, merci mémé, pour les bagages vibratoires non demandés.
Alors stop à la culpabilité vibratoire. Stop à cette idée qu’on attire la merde parce qu’on le mérite. Non. On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. Et souvent, c’est déjà beaucoup.
Retrouver son pouvoir sans se flageller
C’est évident : on a tous un chemin d’évolution. On répète des schémas jusqu’à ce qu’on ose les regarder. Mais ça ne veut pas dire qu’on doit se mettre la tête dans le seau avec des slogans culpabilisants.
Mais quant à se dire qu’on l’a “mérité”. Ben y a un pas à franchir. Peut-être que ton âme a choisi ça, ok. Mais ton cœur d’humain, lui, a le droit de pas tout comprendre. Et surtout, de pas se flageller parce qu’il n’arrive pas à tout « vibrer juste » du premier coup.
La vraie bascule, elle arrive quand tu te demandes : “Est-ce que j’ai encore envie de ça ? Est-ce que je peux choisir autre chose ?” Là, tu vibres autre chose. En conscience. Pas parce qu’on t’a imposé un dogme.
La lumière, n’est pas dans des slogans tous faits. Elle est dans le cœur. Mais on a tellement l’habitude d’être dans notre tête. Qu’on sait plus aller dans notre cœur, comme lorsque nous étions enfants spontanés. On a oublié en raison des injonctions bien pensantes. De notre éducation et puis maintenant des phrases pinterest toutes faites. Ces fameux, t’avais qu’à vibrer autre chose.
Comme si l’univers était un RH spirituel nous pointant du doigt. Tu vibres mal, tiens prends ça sur la tronche car tu l’as mérité. Une fois de plus foutons nous la paix avec ça.
Parce qu’un vrai chemin, c’est pas d’avoir l’air lumineux. C’est de vivre, gratter, chuter, se relever, aimer. La vraie lumière, elle est dans ta vérité. Même cabossée. Même en pleine crise. Elle se vit, même quand on pleure, quand on doute.
Foutez-vous la paix (et foutez-la aussi aux autres)
Alors ne me faites pas dire ce que j’ai pas dit. Je ne dis pas que la vibration n’a aucun impact. Je dis qu’il faut sortir du binaire : bien/mal vibrer. Lumière/ombre. Si tu souffres = t’as foiré.
Stop aux phrases rigides déguisées en bienveillance qui bloquent certaines personnes dans la culpabilité. Stop au fait que si tu morfles c’est que tu vibres pas bien.
Et surtout : où est passée la compassion ? Pour soi, pour l’autre. On est là pour s’épauler, pas pour s’enfoncer avec des citations mal digérées.
En tant qu’accompagnant.e, que faisons-nous pour nos clients.es ? Si c’est leur mettre la tête sous l’eau en leur disant que c’est leur faute. Suis pas certaine que ça fonctionne vraiment. M’enfin chacun sa technique.
Pour ma part, en tant qu’accompagnateuse, je propose d’aller gratter dans la vase. D’aller voir ce qui se répète Et parfois oui, on y va à la pelleteuse, car y plein de strates. Mais je vous garantis que sous la vase, y’a toujours la graine de lotus. Elle est là, certes enfouie. Mais elle demande juste qu’on lui laisse une chance de fleurir. Sans lui balancer qu’elle aurait dû pousser ailleurs.
Et si on arrêtait de croire qu’il suffit de vibrer ‘mieux’ pour s’en sortir ? Et si on commençait juste… par s’accueillir ?
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