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Pourquoi sommes-nous si durs avec nous-mêmes ?

Découvrez pourquoi nous sommes souvent plus durs avec nous-mêmes qu’avec les autres et comment y remédier.


Avez-vous déjà remarqué que vous êtes souvent votre propre critique le plus sévère ? Nous nous imposons des standards parfois bien plus élevés que ceux que nous appliquons aux autres. Mais pourquoi sommes-nous si durs avec nous-mêmes ? Qu’est-ce qui nous rend si exigeants ? Pourquoi nous demandons-nous parfois l’impossible, nous enfermant dans une rigidité souffrante ? Comment pouvons-nous devenir plus empathes avec nous-mêmes ?

Reconnaître nos propres exigences

Je me suis rendue compte depuis très longtemps que, même si je peux être exigeante certaines fois avec les autres, je le suis encore plus avec moi-même.

Et je retrouve la même dynamique lors de mes accompagnements. Souvent il ressort des séances avec mes clientes qu’elles font de même. Elles sont empathes, pleines de compassion pour les autres, mais extrêmement dures avec elles-mêmes. La plupart du temps d’ailleurs sans s’en apercevoir.

Vous arrive-t-il de vous reprocher des erreurs mineures, celles que vous excuseriez facilement chez un ami ? Cela nous arrive souvent, mais d’où cela vient-il vraiment ? Car la première étape pour modérer notre auto-exigence est d’apprendre à reconnaître quand et comment nous sommes sévères avec nous-mêmes.

Les origines de notre auto-exigence

Nos exigences sont façonnées par notre éducation et le regard critique de nos parents ou enseignants. Le ‘peut mieux faire’ sur notre carnet de notes, par exemple, se révèle toxique, pour beaucoup d’entre nous, même si nous avons donné notre maximum. Des phrases comme ‘certes, un 18/20, c’est bien, mais 20 c’est mieux’ sont des petites phrases assassines qui engendrent nos blessures. Elles nourrissent le perfectionnisme et la comparaison, nous poussant à toujours vouloir faire mieux car rien ne semble jamais parfait pour nous.

Il y a également une part inconsciente. Nous avons parfois l’impression de bien nous traiter, comme cette personne que j’ai rencontrée ce week-end. Pour se récompenser, elle s’est offert un bracelet et des boucles d’oreilles. Au premier abord, cela semble être un geste d’amour envers elle-même. Mais en réalité, ces colifichets sont comme des pansements Mickey ou Petite Sirène appliqués sur une plaie béante. C’estt une illusion, un simple cache-misère, ne traitant pas la douleur sous-jacente ni les blessures profondes.

Imaginez une plaie à la tronçonneuse. Pour en avoir vu je peux vous dire que c’est moche et qu’impérativement elle doit être traitée au bloc opératoire. Dans notre vie, nous avons métaphoriquement ce genre de plaie enfouie au plus profond de nous.

Et nous ne savons pas soigner ces blessures car nous n’avons pas appris. Nous mettons des pansements Mickey, licorne, petite Sirène dessus pour masquer les esquilles de bois, le déchiquetage, la graisse et mettre du fun. De temps en temps, nous avons une prise de conscience et nous changeons les pansements du dessus avec ce sentiment d’avoir fait un énorme progrès. Mais en dessous la plaie est toujours là, béante et s’infecte car nous ne prenons pas le temps d’être compatissants avec nous-mêmes.

Les conséquences d’une auto-exigence élevée

Cette sévérité mène à un stress inutile, à l’anxiété, et diminue grandement notre estime personnelle. C’est un cycle qui nous affecte profondément, tant mentalement que physiquement. Rarement satisfaits de nos actions, nous avons tendance à minimiser même nos réussites, réduisant ainsi l’impact positif de nos propres efforts.

Nous nous demandons parfois l’impossible en pensant faire plaisir aux autres. Mais est ce que les autres attendent de nous l’impossible ? Nous l’ont-ils demandé ? Et lorsqu’ils nous demandent quelque chose sommes nous obligés de nous sacrifier et de faire plus que ce qu’ils pourraient éventuellement attendre ? Qu’est ce qui nous pousse à vouloir montrer que nous sommes les plus forts. Que nous savons nous battre sans relâche ? Alors que parfois nous sommes blessés tellement fort… que nous avons besoin de pause pour prendre vraiment soin de nos blessures sans mettre des pansements Mickey dessus.

Pourquoi la tolérance envers les autres et pas envers soi ?

Il semble plus facile de pardonner aux autres, parce que nous considérons leurs erreurs comme des incidents isolés. Quand un ami fait une erreur, nous avons tendance à la voir dans le contexte de sa situation ou de ses circonstances. Ce qui nous permet d’ailleurs de l’excuser rapidement. Nous attribuons souvent ces faux pas à des facteurs externes, soulignant ainsi leur humanité plutôt que leur faillibilité.

Cependant, nos propres erreurs sont souvent absorbées dans notre image de soi, transformant de simples fautes en critiques sévères qui remettent en question notre valeur personnelle. Nous devenons notre plus grand critique. Chaque erreur résonne dans notre esprit comme une preuve de notre insuffisance. Sans oublier la culpabilité d’avoir “raté” ou failli. Cette auto-critique accrue nous empêche souvent de nous voir avec clémence. Et notre perception de nos propres capacités en est faussée.

De plus, il est à noter que nous appliquons rarement à nous-mêmes le mantra “Personne n’est parfait”. Alors que nous le répétons souvent pour rassurer les autres sur leur capacité d’humain. Cette asymétrie dans la tolérance est due à nos attentes élevées envers nous-mêmes. Elles souvent ancrées dans les aspirations que nous avons internalisées depuis l’enfance. Nous sommes formés pour aspirer à l’excellence, à la compétition. Chaque écart par rapport à cette norme est vécu comme un échec personnel.

Par conséquent, il est crucial de reconnaitre que cette tolérance que nous déployons si généreusement envers les autres doit aussi être dirigée vers nous-mêmes. Apprendre à accepter nos propres erreurs comme nous acceptons celles des autres est une étape essentielle pour développer une relation saine et bienveillante avec soi-même. En pratiquant la tolérance envers nous, nous pouvons réduire la pression que nous nous imposons et commencer à guérir les blessures infligées par une auto-exigence excessive.

Les accompagnements

Techniques pour développer la compassion envers soi

Pour changer cette dynamique de sévérité envers nous-mêmes, il est essentiel de cultiver activement la compassion envers soi. Commençons chaque journée avec des affirmations positives. Ces petites phrases, telles que “Je suis capable”, “Je mérite le bonheur” ou “Je suis assez”, peuvent transformer notre dialogue intérieur de critique incessante en soutien bienveillant.

Intégrons également des rituels doux dans notre routine quotidienne pour apaiser l’esprit. Cela peut inclure la méditation, des exercices de respiration profonde, une promenade dans la nature. Ces moments de calme nous aident à prendre de la distance par rapport à nos comportements habituels. A reconnaître les schémas récurrents qui contribuent à notre souffrance.

Il peut également bénéfique de tenir un journal pour suivre nos pensées et émotions. Cela peut nous aider à identifier et à déconstruire les croyances négatives qui nous retiennent. En nous confrontant à ces schémas, nous pouvons commencer à les remplacer par des croyances plus compatissantes et réalistes.

Mettre en pratique la bienveillance quotidienne

La bienveillance envers soi ne doit pas être un concept abstrait, mais une pratique quotidienne. Choisissons consciemment, chaque jour, une action pour nous traiter avec la même douceur que nous réserverions à un bon ami. Cela peut être aussi simple que de prendre un bain relaxant, de lire un livre que nous aimons, de célébrer une petite victoire sur soi ou de passer un moment à pratiquer un hobby qui nous passionne.

Rappelons-nous régulièrement que l’erreur est humaine. Que chaque faux pas est une opportunité d’apprendre et de grandir, plutôt qu’un motif de reproche. En pratiquant la bienveillance envers nous-mêmes, nous renforçons notre résilience émotionnelle et notre capacité à faire face aux défis avec une attitude plus positive.

Diffuser de l’amour autour de nous est certes un geste noble, mais s’apporter cet amour à soi-même est fondamental. En nous traitant avec amour et respect, nous établissons les fondations nécessaires pour une vie émotionnellement saine et épanouissante.

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Conclusion : Changer notre dialogue intérieur

En modifiant la façon dont nous nous adressons à nous-mêmes, ou notre regard sur nous, nous pouvons transformer notre relation intérieure. Soyons aussi gentils et compréhensifs avec nous-mêmes que nous le sommes avec les autres, car notre bien-être en dépend profondément. En cultivant cette bienveillance interne, nous bâtissons un soutien inébranlable pour notre santé mentale et émotionnelle.

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