Les femmes puissantes tombent aussi parfois
On te colle l’étiquette “femme forte”, et hop, t’as plus le droit de tomber. Pourtant même la louve s’allonge, où la sorcière badass pleure, car ras le chakra couronne. Et c’est ok.

Souvent, ça ne se voit pas mais les femmes puissantes tombent aussi parfois. Elles tombent en silence, dans un coin, loin des regards. Et ce n’est pas un bug du système hein, c’est un signal. Un rappel du corps, de l’énergie, du souffle. Car dans le chaos qu’on appelle “vie moderne”, on finit par confondre être en feu et être en vie.
Et puis c’est aussi avec cette génération « marche ou crève ». Dont je vous rebats les oreilles mais bon c’est ma marque aussi, donc tant pis si je vous soule. Petit aparté terminé. Donc revenons à nos moutons. On leur a collé une étiquette : celle de la “femme forte” « qui assume ». Et cette étiquette, ben à force, ça devient une camisole, une armure aussi.
À force de tenir pour tout le monde, elles s’oublient. À force de dire ‘ça va’ alors que tout brûle dedans, elles masquent leur fatigue sous un mental affûté, un agenda rempli, et un “ça va” automatique. Et quand enfin, elles flanchent… Personne ne le voit. Parce qu’on les pense tellement fortes. Faut dire que quoiqu’il arrive, elles sourient, assurent, avancent. Masque « tout va bien dans le meilleur des mondes » en place. A noter aussi qu’on s’attend à ce qu’elles se relèvent vite, car elles sont fortes. Jusqu’au moment où le corps, lui, dit non.


Derrière la force : la fatigue de tout porter
C’est ça, le paradoxe. Plus on est perçue comme forte, moins on aurait le droit de tomber ? Remarquez qu’en fait, on ne nous demande pas comment on va hein ? Et quand on nous le demande, ben on n’écoute pas nos réponses. Ce qui fait que lorsque l’on dit qu’il y a un problème, les autres répondent : ah ok ok, c’est bien ??? Mais WTF tu m’as écouté ou tu t’en tapes car tu te regarde le nombril ??
Bref comme les gens pensent qu’on est « forte » ben personne ne nous tend la main. Comme si la puissance interdisait la vulnérabilité. Comme si on pouvait se démerder toute seule. D’ailleurs, personnellement souvent j’ai entendu : ben en même temps, je sais pas t’aider comme toi tu le fais avec moi… Ou encore lors de ma descente dans le vide total : mais je t’ai jamais vu comme ça, d’habitude c’est moi que tu écoutes … Ben oui, bienvenue dans mon monde ou quand tu t’écroules, t’es seule le plus souvent. Il parait que c’est le lot des « leaders » ? Ah bon ? Ben alors sûrement que je suis une « leadeuse ou leadrice », hein, on a qu’à dire ça.

Et si la vraie force, c’était justement de tomber ?
Bon cela dit, la vraie puissance, ce n’est pas d’avoir les épaules larges H24. C’est d’oser dire : là, je peux plus. C’est d’oser s’écrouler, pleurer, avoir mal, ne plus savoir. C’est de ne plus être celle qui gère tout. Ne plus être la locomotive qui tire tous les wagons. Sachant que même une lionne, ça se couche. Même une louve, ça lèche ses plaies. Et même une sorcière badass, ça pleure genre niagara falls quand d’un coup elle accepte que là c’est trop. Qu’elle lâche complètement, pour une fois !!
Parfois, la chute est un acte de survie. Une forme de lucidité. Un cri du corps. Une déprogrammation du “je dois”. Et là, dans cette chute, il y a un espace pour le vrai. Le besoin enfin écouté. Le vrai ressenti. Le vrai soutien, peut-être aussi.

Quand les doshas s’emballent : le corps lâche, le cœur crie
En Ayurvéda, le déséquilibre se manifeste bien avant le symptôme. On sent l’agitation, la chaleur qui monte, l’insomnie qui s’installe. Puis le trop-plein. Et enfin… l’écroulement.
Pitta qui brûle de l’intérieur façon Piton de la fournaise en plein éruption. Vata disperse l’énergie genre tornade ou cyclone. Quant à Kapha, il sature sous des tombereaux de terre. Et quand les trois doshas sonnent la cloche ensemble, c’est le blackout. Ce moment où l’on tombe. Non pas parce qu’on est faible. Mais parce que la nature elle-même réclame une pause.
Et si flancher était une forme d’intelligence ? Une manière pour notre corps, notre cœur, notre système énergétique… de retrouver du sens ? De dire : stop, j’ai besoin d’un autre rythme. D’un autre rapport à moi. De prendre ma place enfin.



Tomber n’est pas échouer : c’est oser exister autrement
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais de mon point de vue, on ne devrait pas avoir à s’effondrer pour s’autoriser à être. D’ailleurs, souvent, c’est dans la chute que l’on comprend qu’on s’était perdue. Qu’on a trop donné. Qu’on a tenu un rôle. Et qu’on peut en sortir. Bien sûr pas se fustiger non plus, notre éducation nous a donné des schémas tels, que nous devions porter des masques et ne pas montrer, jamais hein, quand ça va pas.
Alors ce texte n’est pas une ode à la fragilité, loin de là. C’est une ode à la justesse. À cette humanité qu’on retrouve quand on arrête de tout porter. À cette énergie qui revient quand on laisse tomber les masques.
Si vous êtes une femme puissante, et que vous sentez que ça craque… Ben vous savez quoi ? Vous avez le droit de tomber. Le droit de ne plus tenir. De dire non. De ne rien faire. Et même celui de demander de l’aide. Pas pour être sauvée. Mais pour être accompagnée, autrement.
C’est aussi ça, retrouver sa puissance.

Retrouver sa puissance en réharmonisant ses éléments
La femme puissante ou l’homme hein je suis pas jalouse, mais bon j’accompagne plus les femmes. Ce n’est pas celle qui ne flanche jamais. C’est celle qui reconnaît quand l’équilibre est rompu, et qui s’accorde le droit de revenir à elle. De retrouver son rythme organique. Sa respiration. Sa vérité.
En Ayurvéda, il ne s’agit pas de devenir une déesse parfaite. Pis d’abord qui voudrait être une déesse hein ? Car bon faut le dire y en a certaines des déesses qui sont pas top. Là je pense à Héra, la meuf de Zeus, qui était tout le temps jalouse… Ben du coup pas parfaite hein… Il s’agit de comprendre que notre puissance vient de l’harmonie entre nos éléments intérieurs. Le Feu, oui mais pas façon forge d’Héphaïstos. Y mettre un peu la fraîcheur de l’Eau. La Terre, ben bien sûr. Mais pas jusqu’à l’enlisement dans les sables mouvants ou bétonné au fond de l’Hudson River (je l’aime bien celle là de métaphore). L’Air, carrément. Toutefois pas jusqu’à l’oubli de soi ou de partir en sifflant par la fenêtre tel un ballon de baudruche.
Tomber, c’est peut-être retrouver l’occasion de se réaligner. De changer d’altitude et d’attitude. De sortir des rôles, des schémas, des croyances. D’écouter ce que notre corps, notre souffle et notre feu intérieur nous disent. D’accepter aussi, et ça c’est le plus difficile, de lâcher ce qui nous a fait tenir, par injonctions indigestes.
Finalement… et si s‘écrouler n’était pas la fin de notre puissance, mais le début de notre puissance vraie ? D’une renaissance à soi ?


Conclusion : L’effondrement, ce moment qui révèle tout
Tomber ne nous retire rien. Ça nous rend à nous-mêmes. Ce n’est pas une régression, ni une erreur de parcours. C’est une mue. Une étape. Certes pas cool hein, faut le dire. Ça fait un peu peur d’aller dans cette ‘faiblesse’ que notre crocodile refuse même d’imaginer. Car ce gros nase, il veut pas qu’on aille vers de l’inconnu.
Enfin tout ça c’est mon point de vue, hein, si vous en avez un autre, ben c’est correct. Chacun voit midi à sa porte.
Pour autant, si on vous a fait croire qu’être forte, c’est ne jamais flancher… on vous a menti. La vraie puissance, c’est celle qui sait quand il faut s’arrêter. Celle qui n’a pas peur de plier. Celle qui dit : je tombe, et alors ? J’ai les ressources pour me relever.
C’est souvent là que commence la puissance qui ne s’excuse plus. Et c’est sous les ruines de la performance, la vraie vie attend.

Des questions, commentaires, n’hésitez pas à me contacter, ça me fera plaisir d’échanger avec vous.