Le lâcher-prise ??
Le lâcher-prise, c’est quoi au juste ? On nous en parle tout le temps, mais pourquoi est-ce si difficile ? Et si on découvrait comment retrouver sérénité et légèreté ?

Et si on le laissait tomber ce fameux lâcher-prise. Ce mot qu’on entend à toutes les sauces, tel un mantra à la mode qui promet monts et merveilles : « Lâche prise, tu verras, tout ira mieux ! » Mais au fond, est-ce que quelqu’un sait vraiment ce que cela veut dire ? Et surtout, est-ce que cela fonctionne ? Pas si sûr.


Une injonction à la paix… qui crée des tensions
À force de vouloir absolument lâcher prise, on finit par se mettre une pression énorme. Tout ça pour atteindre un état de zénitude qui, il faut bien le dire, reste inaccessible pour la plupart d’entre nous. On se retrouve coincé entre des injonctions comme : « Tu dois lâcher, poser ton c… sur un zafu pour méditer. Et puis laisser passer des pensées, te reconnecter, tu dois… tu dois… il faut aussi… ». Bref que des injonctions crispantes qui font que tu lâches pas prise évidemment…
Et si on se foutait un peu la paix ? Parce qu’au fond, gratter son jardin, marcher en pleine nature ou plonger ses mains dans de la terre humide, c’est déjà une forme de méditation, un moment pour soi. On gratte, on s’aère l’esprit à autre chose. Et on prend de la distance sans s’en rendre compte. Oui, prendre de la hauteur (pas du recul, parce qu’avec le recul, on risque de tomber en arrière ou de se cogner, pas vrai ?) pour voir autrement. Au lieu de vouloir lâcher quelque chose qui nous colle à la peau comme un vieux chewing-gum.

Le crocodile et ses ruminations
Le vrai problème, ce n’est peut-être pas de lâcher quoi que ce soit. C’est plutôt de comprendre pourquoi on s’accroche si fort. Si on donne à bouffer constamment à notre « crocodile » intérieur comment peut-on espérer lâcher quoi que ce soit ? Car il est important de comprendre que nourrir notre crocodile avec des pleins troupeaux de ruminations, peurs, croyances limitantes et autres pensées parasites nous fait tourner en rond. Nous laissons notre crocodile prendre toute la place, envahir notre esprit et nous pensons pouvoir contrôler notre vie. LOL…
Nous avons l’illusion de contrôler, mais en règle générale, nous ne contrôlons rien. D’ailleurs, l’idée de contrôle est souvent au cœur de cette tension. On veut que tout soit parfait : notre boulot, notre couple, notre rôle de super copine, super maman, super fille et belle-fille. Et si on perdait ce contrôle, on aurait l’impression de trahir. Trahir qui ? Trahir quoi ? Ça, c’est une vraie question à explorer.



Le masque de la trahison
Tiens, en parlant de trahir, on peut repérer le contrôle ce masque de la trahison (coucou Lise Bourbeau, si tu nous regardes). On reste crispés sur des schémas connus, même quand ils sont douloureux : des portes dans la tronche, des murs qu’on se prend de plein fouet. Mais au moins, on sait à quoi s’attendre. Oui ça fait un bleu ou une bosse, un peu d’arnica et hop, c’est reparti. On serre les dents, la tête dans le guidon et on contrôle. Et si, au lieu de vouloir tout contrôler, on apprenait à prendre de la hauteur et à observer, sans se noyer dans nos peurs et nos ruminations ?

Le masque de l’injustice
Et puis pour faire bonne mesure, nous allons rajouter un brin de rigidité et de froideur. On maîtrise bien mieux le contrôle comme ça, c’est clair. Ah mais là, on parle de la blessure d’injustice (re coucou Lise !!). Eh hop, on enfile son armure blindée d’Iron Woman et on fait front. On va surtout rien lâcher, tu rigoles on n’a pas appris à lâcher dans cette génération « marche ou crève ». Et puis ça fait peur de lâcher, sinon on va avoir un tsunami d’émotions qui vont remonter et là, panique à bord, on contrôlera rien du tout. Ah ben non, armure genre Goldorak en place, fulguro points itou, pas qu’on nous fasse c…. non plus et on gère.



Et si on commençait par se foutre la paix ? (merci Fabrice Midal, je suis adepte depuis longtemps)
Lâcher prise, ce n’est pas abandonner ou tout laisser tomber. C’est peut-être simplement accepter de ne pas tout maîtriser, de ne pas avoir toutes les réponses. C’est gratter son jardin, marcher sous la pluie, ou même regarder un film à la con sans culpabiliser parce qu’on n’est pas en train de résoudre tous les problèmes du monde. Et puis d’abord pourquoi on devrait résoudre les problèmes du monde ? Hein ? Déjà résoudre les nôtres, pas à pas c’est bien non ? Et puis si nous lâchions ces injonctions justement ? Que se passerait-il ? Car la société nous en colle plein le cerveau des injonctions. Comme dit la chanson de Jacques Dutronc : fais pas ci, fais pas ça… et nous on suit et on se bouffe la rate au lieu d’être nous-mêmes.
Alors, la prochaine fois qu’on vous dira « Lâche prise ! », répondez avec un sourire : « Je me fous la paix. » Et commencez doucement à donner moins à bouffer votre crocodile, à explorer ce qui vous fait peur, et à prendre de la hauteur sur tout ce qui vous encombre. Parce qu’au fond, c’est en acceptant ce que nous sommes, sans injonctions, qu’on peut vraiment avancer.

Conclusion
Et si on lâchait l’idée même de devoir tout lâcher ? Peut-être que le vrai chemin, c’est d’accepter nos imperfections, d’accueillir nos limites, et d’apprendre à vivre avec ce qui est, ici et maintenant. Parce qu’après tout, la paix ne se trouve pas en cherchant à tout changer, mais bien en embrassant ce que nous sommes déjà. Alors, prenez une grande respiration, souriez et dites-vous : « Je mérite de me foutre la paix. » Qu’en pensez-vous ?

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