Inspiration ou illusion ?
Quand tu parles avec les mots d’un autre, tu disparais doucement. Car copier, c’est coller un masque élégant sur un vide intérieur.

Inspiration ou illusion ? Quand s’inspirer revient à se trahir. Quand on renonce à sa propre voix pour répéter celle des autres, on perd un bout de soi. Parfois sans s’en rendre compte. Parce qu’il existe une ligne très fine entre ce qui nous élève… et ce qui nous efface.
🖋 Il y a quelques jours, j’ai lu un post qui a résonné fort. La personne parlait de ces mots qu’on emprunte sans dire merci. De ces phrases volées, effacées, relookées, puis recrachées ailleurs, comme si elles étaient nées dans une autre bouche. Et elle a raison : il y a des voleurs de mots. Des cueilleurs de récoltes sans semence.
Mais je crois aussi que quand on a une voix singulière, on finit forcément par en inspirer d’autres. Et là, la question se pose : est-ce une inspiration… ou une illusion ?
Ça m’a aussi fait réfléchir : est-ce qu’on peut vraiment se retrouver soi-même… avec les mots d’un autre ? Est-ce qu’on peut accompagner, transformer, écrire, vibrer… en parlant sous dictée ? Quand l’inspiration devient mimétisme, on finit par ne plus savoir si c’est nous qu’on entend — ou un écho vide qui sonne bien.
Car on peut s’inspirer, apprendre, admirer. Mais copier, recopier, jusqu’à s’oublier, c’est autre chose. Ce n’est plus de l’alignement. C’est de la confusion. Non ? Ah bon, ben en fait perso je le pense.


Inspiration ou illusion ? Quand le mimétisme prend le micro
Il y a ceux qui s’inspirent. Et il y a ceux qui recopient. Parfois, la frontière est floue. Mais l’intention, elle, ne trompe pas.
Pour moi, s’inspirer, c’est sentir une vibration qui réveille la tienne. C’est se dire : « Ah oui, là ça me parle », et laisser cette résonance infuser dans notre propre langage. Parler d’un même sujet qui nous a interpelé, mais avec nos mots, notre vibration, notre essence profonde.
Mais copier, c’est autre chose. C’est coller un masque élégant sur un vide intérieur. Prendre le texte de quelqu’un, changer deux virgules et deux mots pour faire genre. Faire croire que nous l’avons écrit, qu’on a eu l’idée même. Seulement, à mon sens, à force de parler avec les mots des autres, on finit par ne plus s’entendre soi.
On devient un hologramme muet qui débite, telle une marionnette, les mots dit à l’arrière du rideau du petit théâtre. Peut-être même, qu’on s’identifie à la personne en pensant que c’est nous ?
Je sais, là c’est fort ce que je dis, mais le mimétisme est impactant. Les enfants en sont la preuve, qui répètent tels des perroquets, les phrases des adultes.

Tu peux apprendre le protocole… mais tu ne seras jamais Roger, Barack Obama ou qui que ce soit…
J’ai appris mes massages avec un grand monsieur. Un certain Roger Daulin. Il avait une rigueur, une élégance, une main sûre. Il nous inspirait toutes tellement il était dans la fluidité. Il nous enseignait les protocoles en nous montrant sa façon juste de le dérouler et c’était beau.
Mais même si j’ai un immense respect pour son enseignement, je ne fais pas du Roger. Je fais du moi. Le protocole va rester le même, car il a été écrit il y a des millénaires. Mais la façon de le donner va avoir notre empreinte énergétique. Qui nous sommes. Va faire ressortir notre vibration, qui d’ailleurs va se modifier au fur et à mesure de notre évolution. Car je me rends bien compte que je ne masse plus comme au tout début. Même si mes clientes me disaient que c’était génial, là c’est différent. C’est encore mieux. Mes mains ont toujours écouté. Mais aujourd’hui, elles entendent autrement. Plus loin. Plus finement. Comme si l’expérience avait élargi leur vocabulaire silencieux.
De même, je ne transmets plus non plus comme à mes débuts que ça soit en formation massage ou accompagnement.
Les épreuves et autres expériences de la vie m’ont amené à me défaire de certains freins, blocages. M’ont permis de dépasser mes limites et d’exercer mon métier. Toujours en restant profondément moi, mais dans une version qui évolue chaque jour.
Parce que l’inspiration ne vaut que si elle nous transforme. Pas si elle nous formate. Et c’est valable en massage, en accompagnement, en écriture.
Quand tu reprends les mots de quelqu’un sans y mettre ta couleur, tu t’effaces. Tu deviens un écho sans corps.



Les mots sont vivants. Et ils sentent quand on les trahit.
On peut citer, rendre hommage, dire d’où ça vient. C’est une question d’humilité. Mais c’est aussi une question d’alignement.
Si vous n’osez pas encore écrire avec votre voix, alors écoutez-vous respirer. Revenez à votre propre pulsation. Et laissez tomber le besoin de plaire avec des phrases qui claquent. Parce qu’à la fin, ce qu’on retient, ce n’est pas le fond de teint littéraire. C’est la vibration vraie, même quand elle tremble.
Et puis se rendre compte que les mots ont une vibration, un pouvoir. Ne pas les dire platement. Je vois des gens inventer des mots, qui paraissent, à première vue, spirituels, bien fondés. Mais si on y regarde de plus près, vibrent tout autre chose.
Je pense à ce « f’âme », inventé pour parler aux femmes certes. Mais à bien y regarder, ne sonne t’il pas comme « fame », famé, donc mal famé. Voire, comme affaibli, faim, famine, et inconsciemment : manque, dépendance, fragilité.
Et là, vous voyez bien que ça sonne pas idem dans la vibration. Cela dit, la personne qui a noté, ne pensait pas à ça. Mais comme je vous l’ai déjà, notre inconscient c’est 95 % de notre cerveau. Du coup, ce « fame » ne nous dit il pas que c’est foireux d’emblée ?

Quand l’image brouille le message
🎭 Et puis il y a ces visuels. Ceux qui nous font douter. Comme ce post croisé récemment : un texte poignant, puissant, presque brut… et en image, une espèce de mascarade entre la Commedia dell’arte et le look « casual jean-toge ». Avec un masque figé, presque flippant.
On lit, on ressent… puis on regarde la photo et clac, le doute. Est-ce qu’on est dans le vrai ? Ou dans un décor ?
Est-ce que cette douleur décrite vient vraiment du cœur… ou d’un scénario bien rôdé ? Marketté, car en ce moment, il y a beaucoup de marketing infiltré, faut bien le reconnaître.
Quand le visuel raconte autre chose que le texte, nous sommes face à un paradoxe : nous avons envie d’y croire, mais nous sommes déjà sortis de l’histoire. Il y a une dissonance tellement forte que nous ne nous y retrouvons pas.
J’ai lu un livre, « L’anti-magicien », dans lequel, une argosi, Furia Perfax, parle des cartes de dissonance, de discordance pour faire évoluer les choses. Et parfois, c’est exactement ça : une image discordante qui vient tout brouiller. Mais au lieu de nous faire grandir, elle casse la magie.


Copier ou créer, à vous de choisir
Enfin bref. Nous sommes aussi humains et parfois la ligne est tellement fine que même les personnes qui copient, pensent qu’elles font du « vrai ». Le cerveau ne sachant pas faire la différence entre le réel et l’imaginé, nous donne de fausses informations.
Presque il nous dit : c’est moi qui l’ai fait… alors que la personne qui a réellement écrit le texte, regarde le votre en se disant : m’enfin, ce sont mes mots ça ??? Euh je deviens parano ou quoi ?
Ou alors est-ce qu’on a eu la même idée au même moment ? Certaines fois, on doute. Personnellement, il m’est arrivé de penser à un sujet et pouf, une autre personne parle de ce même sujet quand j’allais écrire une actualité. Alors j’ai rangé mon sujet dans un tiroir car je fais du moi.
Certaines fois par contre, il faut bien se rendre à l’évidence, que la personne a kiffé et piqué… En est elle consciente ? Je ne sais pas.
Car on peut jouer avec les cartes qu’on a reçues… ou oser redessiner son jeu. Furia, elle, distribue des cartes pour faire évoluer les histoires. Moi, j’ai choisi de faire pareil. Avec mes mots, mes accompagnements, mes formations.
Libre à chacun de jouer avec le cœur … ou de rester sur le pique.
Vous en pensez quoi vous de tout ça ? Est-ce que ça vous arrive d’être inspiré ou est ce que vous vivez dans l’illusion ? Et vous, vous jouez à quoi en ce moment ? À créer… ou à imiter ?
