Former sans formation : le royaume du foutage de gueule

💆‍♀️ Vous voulez d’autres exemples ? J’en ai à la pelle

Parlons du côté bien-être : une de mes copines me dit qu’elle est formée au “Lomi Lomi” 🪷.

Ah ben cool ! Du coup, tu sais quoi ? Je voulais le proposer en duo, car j’ai de la demande. On va le bosser ensemble, et pouf, on peut répondre à la clientèle 💪.

Alors on se dit qu’on va d’abord se montrer nos cours. Là déjà, on n’a pas le même — mais bon, on n’a pas eu le même prof non plus. Cela dit, dans mon cours (mon prof l’a appris à Hawaï 🌴, donc là quand même), y a des mouvements qui ne sont pas dans le sien ??

Bizarre 🤨. Alors je lui fais une démo, et là, elle reste scotchée. Elle croyait masser “à la hawaïenne”, jusqu’à ce qu’elle voie comment je pratiquais ce massage.

“Mais… on bouge tout le corps ? On danse ?!” Ben oui ma belle 💃. Le vrai Lomi Lomi se danse. C’est un mouvement fluide, un souffle, une vague 🌊. Pas un truc mécanique appris en tuto.

Beaucoup d’Occidentaux massent encore “contre” leur corps. Ils appliquent une technique sans la vivre. Ils croient qu’il faut faire du bien — ben non : l’important, c’est d’être neutre pour que la personne vive son massage.

Et puis ils veulent faire du bien ? Mais leurs gestes sont raides, déconnectés ; ils forcent un max sur leur dos, leurs poignets, comme si c’était un combat 💥, au lieu d’écouter leur corps. Parce qu’on leur a appris comment faire, mais pas d’où le faire.

Et c’est là le vrai problème : on a remplacé l’expérience par le protocole, le vécu par le copier-coller 📋. On veut aller vite, tout rentabiliser, tout simplifier… quitte à vider le savoir de sa substance.

Quand tu transmets depuis le vécu

Former, c’est pas réciter des diapos pompées sur Internet en mâchant des bonbons Kréma 🍬 (oui, ça existe…) qui collent aux dents pour faire croire qu’on dit des choses importantes.

Former, à mon sens, c’est avoir certes appris, mais surtout transpiré, vécu, galéré, observé, compris et incarné ce que t’enseignes 💪. Sinon, t’es pas formateur ou formatrice, t’es un perroquet 🦜 qui répète sans forcément comprendre, ni donner de sens.

Le pire, c’est que ça devient la norme : tout le monde “transmet”, tout le monde “accompagne”, tout le monde “forme” — mais plus personne ne se forme 🤯. C’est le règne du “copier-coller énergétique” et du “fais croire que tu sais, même si tu dis n’importe quoi” 🤥.

Tiens, ça me fait penser au bouquin 📚 que je lis en ce moment : Y en a une qui apprend, alors qu’elle a été oubliée des années dans le manoir de son père, qu’elle est héritière du trône. Et là, on lui apprend à devenir une reine.
Genre : « une reine ne fait jamais voir qu’elle ne sait pas ». « Elle fait comme si elle savait déjà, mais voulait vérifier l’info ». « Elle détourne le truc pour montrer qu’en fait elle était déjà au fait ».

Mais WTF. Ce qui s’applique dans un bouquin ne s’applique pas dans la vie. Si t’as jamais été électricien 🔌, tu peux pas l’inventer — ou alors tu passes ton CAP. Idem pour tout. Tu vas pas former un mec à ferrer les chevaux 🐎 si t’as croisé que des canassons en image sur le livre de ton môme 🐴📘.

Le savoir, le vécu, c’est pas un PDF à télécharger, c’est une expérience à digérer. Et ça, désolée, mais aucun bouquin ne t’apprendra à pas trembler quand t’as un groupe devant toi.

Alors ouais, je sais, y en a qui vont être vexés comme des poux en disant : “Mais moi je suis formateur/trice de ci ou de ça, et je sais…” Ben non. Même expert dans notre domaine, on a toujours d’autres choses à apprendre. La chanson de Gabin le dit : je sais que je ne sais rien.

Un peu d’humilité, ça fait pas de mal non plus. Mais, de grâce, avant de former les autres, forme-toi. Sinon, c’est pas de la transmission, c’est du gloubiboulga.

Et pour en revenir à la phrase sur les apprenants qui deviennent exigeants. Ben je comprends, quand tu te fais suer à une formation où le mec sait pas te répondre, forcément que tu veux mieux non ?