Accueil Actualités Éveil spirituel, effet de mode ou vraie tendance ?

Éveil spirituel, effet de mode ou vraie tendance ?

Trois plumes, deux mantras, trois paillettes et pouf, t’es chaman ? Sérieux ? Laisse-moi rire… ou pleurer. J’hésite entre authentique ou juste bien marketé !


Éveil spirituel, effet de mode ou vraie tendance ? Ce n’est plus qu’affaire de fringues : aujourd’hui, tout passe à la moulinette des tendances. Du développement personnel à la santé mentale (2025 oblige), en passant par le spirituel, tout le monde surfe sur la vibe… sans toujours savoir nager.

Ce qui se faisait hier avec les chaussures à talons, les pantalons et autres jupes, se fait désormais avec des mots. On enfile “éveil”, “spiritualité”, “alignement” comme on change de sac à main, voire plus vite car perso, mon sac à main je le change pas souvent. Mais c’est moi hein !

J’ai lu un article justement sur la santé mentale où les psys s’affolent, car maintenant comme c’est devenu un mot à la mode, tout le monde se l’approprie sans bien savoir ce qu’il y a dessous. Mais limite, on s’en fout hein, ça fait bien d’en parler. Comme le fait d’être spirituel à l’heure actuelle, c’est le must de tout.

Bon on la connaît cette mode là. Tous les 30 ans, les mêmes trucs, moches ou top ça dépend, reviennent, déguisés en “tendance”. Les pattes d’eph qu’on croyait enterrées, les sous-pulls orange qui grattent, les motifs fleurs/carreaux qui piquent les yeux…

On nous les ressert, comme si c’était une révolution textile. Mais non. C’est juste du recyclage. Du vieux relooké. Et parfois, du franchement beurk. Mais en mettant trois strass dessus, ou en faisant des trous exprès, c’est plus « beau ». Euh, ben non, c’était moche et c’est toujours moche, enfin c’est mon point de vue hein. Vous pouvez kiffer grave si ça vous chante, mais perso allo quoi !

Le pire, c’est que ça marche. Parce que dès qu’un truc est “à la mode” ou « tendance », les gens se ruent dessus comme s’ils crevaient la dalle. Et voilà comment on se retrouve, 45 ans plus tard, à porter ce qu’on portait à 5 ans, avec la même impression de se faire avoir. Sauf qu’à 5 ans, déjà t’avais pas le choix, et puis en même temps parfois on trouvait ça beau avec nos yeux d’enfants, car on avait le même que la copine.

Aujourd’hui, on ne suit plus la mode, on la like. Et les réseaux sociaux sont devenus le nouveau podium de la validation spirituelle.

Tu fais un stage de n’importe quoi en passant par le macramé (j’ai rien contre hein soyez pas vexé) et ton initiation à l’astrologie ? Poste la photo, histoire de montrer que t’es dans le mouvement.

Tu tires une carte ? Montre-la avec filtre doré et des paillettes, même si ça te parle pas cette carte là. Euh j’ai tiré la « faucheuse » purée mauvais karma, gloups.

Tu vis un effondrement intérieur ? Euh… non, ça c’est hors champ. T’es pas Danny Boon lors de son spectacle : je vais bien tout va bien… quoique si, un peu car tu fais croire, même si c’est pas vrai. Je me trompe ? Ah bon j’avais pourtant cru sentir mais bon toutes mes confuses, si en vrai vous allez bien.

Et puis y’a les médailles numériques. Ces petits badges que Facebook te balance : “Votre contenu est inspirant.” Ah bon ? C’est une IA qui te l’a dit ? Champagne alors.

On ne cherche plus à vivre quelque chose, on cherche à le montrer. À force de vouloir être lumineux pour les autres, n’oublie t-on pas parfois d’allumer sa lampe intérieure ? Enfin bref, tant que l’algorithme te caresse dans le sens du like, ça passe crème.

Jusqu’au jour où… plus rien. Plus de like, plus de partage. Et là, tu fais quoi ? Tu continues ? Ou tu t’éteins avec ton dernier post en story expirée ?

Car bon est ce que ces “badges de reconnaissance”, ces likes ne remplacent-ils pas l’estime de soi ? Ces cœurs rouges et ces 630 vues sur Tik Tok (alors que le lendemain t’en as 6) ne viennent-ils pas camoufler un burn-out non avoué ? Je me pose souvent cette question en voyant ce genre de choses fleurir sur les réseaux, mais peut être j’ai tort hein ?

Bon là, c’est pas les fringues qui reviennent. C’est le discours. Les méthodes. La croissance personnelle est devenue un accessoire de look.

Tu veux être “aligné” ? “Vibrer haut” ? “Incarner ta vérité” ? Parfait. Il y a un stage pour ça. En Ardèche de préférence, pour la modique somme de 3000 balles. Tu dois apporter ton zafu car impossible sinon de méditer si t’as pas le cul talé sur un truc dur et inconfortable, qui peut te refiler des escarres. Mais faut souffrir pour être éveillée hein ! Et puis tu peux acheter le bol tibétain qui résonne pour toi ou le cristal tendance, importé en direct de chez le dalaï lama, c’est sûr ! Même si tu l’as trouvé chez « Taimuu » hein.

Mais attention, faut être stylé : éveil spirituel : oracle à la main (celui de l’organisateur ou trice hein, pas non plus faire n’importe quoi, faut bien gagner sa life). Mantra en story, et grenouille sacrée tatouée sur le mollet, à droite de préférence car gauche ça part en cacahuètes. Te dire si c’est sérieux tout de même à ce point d’organisation.

Coach de vie auto-proclamé, ou chaman ou encore thérapeute. C’est bien thérapeute, ça fait pro hein. Spécifiquement formé par Kevin, le maitre des paillettes (Vous avez la ref ? Non? Dommage) devenu guide après avoir vu un aigle dans un rêve sous CBD.

Tu veux changer ta vie ? Tape ton numéro de carte bleue, oui tu peux remplir le formulaire après, raque d’abord.

Tout devient produit. Même l’élévation intérieure.

Et là, désolée, mais on n’est plus dans l’éveil, on est dans la fast-fashion de l’âme.

Car entre Éveil spirituel, effet de mode ou vraie tendance ? La question ne mérite t’elle pas d’être vraiment posée ? Quand tout devient monétisable à coups de cristaux et de likes.

On appelle ça “nouveau paradigme”, “nouvelle conscience”, “pratique émergente”… mais en réalité, ça sent le réchauffé.

Les pratiques anciennes sont déterrées, maquillées, marketées, repackagées en “formule signature”.

Les tambours, les plumes, les cercles de lune… tout ça existait déjà quand nos ancêtres creusaient la terre pour survivre. Oui mais c’est vrai, les sorcières ont été cramées car hérétiques. Du coup, nous avons oublié une grosse partie de ce savoir. Nous allons le chercher ailleurs, dans les traditions qui ont perdurées. Et c’est beau hein, je dis pas le contraire, car personnellement je baigne dans l’Ayurveda depuis longtemps et ça a du sens pour moi.

Mais aujourd’hui, tu poses une plume dans un champ, tu te déclares chaman auto-initié, et tu lances ton programme d’abondance. Et en deux coups de pub, tu écris sur les réseaux que tu gagnes 30 K par jour, et venez j’ai une super méthode. Mais pour ça, va falloir raquer encore pour que je puisse poster sur les réseaux que je suis passé à 200 k en un claquement de doigt.

On ne crée pas, on recycle. Et surtout, on vend. Parce que quand les gens sont en manque de sens, ils achètent l’emballage, pas le fond.

Bref, tout ça nous ramène encore une fois à cette question devenue presque incontournable : éveil spirituel, effet de mode ou vraie tendance ?

Et voilà : c’est cette mode-là qui vend du vide enrobé de lumière.

Alors je dis pas qu’il faut mettre tout le monde dans le même panier hein. Il y a des gens qui sont extraordinaires. Je connais des personnes extrêmement compétentes dans leur domaine, que ça soit avec un oracle, un tambour. Ne jetons pas l’eau du bain avec le bébé. Si certains vont de l’attrape-couillons, plein d’autres sont dans le vrai bien-être.

D’ailleurs, chez ces gens là on sent une vraie sensibilité, ça n’est pas un costume qu’on enfile. Ni des mots répétés bêtement.

Ils sont vraiment dans l’alignement. Le vrai. Celui qui ne se prouve pas. Parce que la spiritualité n’est pas un vêtement qu’on change à chaque saison. C’est une matière intérieure, tissée dans l’ombre, la sueur, la clarté et le silence.

Et puis n’est ce pas surfait d’être à la mode ? Ça donnerais quoi si nous étions juste nous-mêmes ?

Même si c’est pas tendance. Même si c’est rugueux. Si ça pique un peu. N’est ce pas là, justement, que nous devenons lumineux ?

Pas quand nous posons, façon pub TV, en lotus avec un slogan vide. Mais quand nous vivons ce que nous disons ? Et que nous n’avons plus besoin de suivre la mode pour exister.

Au fond, la mode, c’est pas le problème hein si on y pense. Le hic, à mon sens, c’est quand elle se prend pour une révélation qui frôle le ridicule. Et quand elle s’infiltre dans l’âme, en prétendant la guérir à coups de mots-clés, là… ça dérape.

On peut aimer ce qui brille.

On peut porter ce qui gratte. Même si perso je supporte pas, car faut bien le dire c’est désagréable. Non ? Ah bon ? Ben chacun son ressenti hein, si vous aimez, faites vous plaisir.

On peut chanter des mantras en body fluo, si ça nous fait du bien. C’est chacun son style.

Mais est ce que le vrai style, ça n’est pas celui qui colle à la peau, qui se tisse loin des projecteurs, dans les replis de l’ombre, du doute, et dans les éclats de sincérité ? Moi je dis ça, je dis rien ? Mais ça m’interpelle un peu quand tout le monde nous serine qu’il est important d’être authentique.

Et peut-être que cette tendance là, la notre en propre, n’a pas besoin d’être vue. Juste vécue. Vous en pensez quoi vous ?

Peut-être qu’au fond, on en revient à : éveil spirituel, effet de mode ou vraie tendance ? Là est la question ? Shakespeare… ah non c’est moi, toutes mes confuses

Des questions, des commentaires, n’hésitez pas à me contacter, ça me fera plaisir d’échanger avec vous.