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Au-delà des phrases toutes faites

Les clichés du développement personnel limitent plus qu’ils n’élèvent. Pensons par nous-mêmes et forgeons nos propres vérités, sans œillères.


Quand le développement personnel devient un cliché. Et si nous allions au-delà des phrases toutes faites. Avez-vous constaté vous aussi que depuis un moment, des phrases toutes faites envahissent le développement personnel, présentées comme des vérités absolues et répétées à l’envi ?

Présentées comme des évidences universelles, elles cachent souvent, mais c’est mon avis, des limites qu’on préfère ignorer. Pourtant, en les acceptant sans réfléchir, on finit par porter des œillères. Les vérités simplifiées séduisent parce qu’elles donnent l’illusion de contrôler le chaos de nos vies.

Mais est-ce vraiment ça, évoluer ?

Cette phrase semble pleine de bon sens, mais ne réduit-elle pas l’individu à une simple éponge ? Pourquoi serions-nous uniquement le produit des autres ? Nous sommes certes parfois les miroirs des autres, mais de là à n’être qu’un reflet.

Les interactions ne sont pas des photocopieuses émotionnelles. Elles sont des dialogues complexes où chacun laisse une empreinte unique. Il ne s’agit pas seulement de subir l’influence des autres, mais aussi de leur apporter quelque chose. Et si la vraie question était : « Qu’est-ce que moi, j’apporte dans mes relations ? » Parce qu’au fond, Être en relation, ce n’est pas se dissoudre dans l’autre, c’est co-construire un espace où chacun peut évoluer à sa manière.

D’ailleurs, si je croise tous les jours mon vieux voisin salingue libidineux, suis-je censé en devenir le reflet ? Certainement pas. Oh purée ça fait peur, si je deviens comme lui non ?  

Quant à ma collègue chiante que je côtoie tous les jours, et qui me pompe l’air, là encore je suis son reflet ? Suis-je aussi chiante qu’elle ? Bon, je ne crois pas non plus. Même si sûrement ils viennent me faire bosser des blessures en moi, c’est clair.

Il est temps de balayer cette idée simpliste et de reconnaître que nous sommes capables de filtrer ce que nous acceptons des autres.

On entend souvent qu’il faut sortir de sa zone de confort pour évoluer. Encore faut il y être car perso je la connais pas trop. Par contre celle d’inconfort, limite on est pote. Bref, c’est partiellement vrai mais d’abord qu’est ce que l’on défini comme « zone de confort » ? Car il est clair que tout dépend de notre propre perception. Et puis parfois, rester dans une zone de cocooning permet de se ressourcer, de se recentrer.

La croissance personnelle n’est pas une ligne droite. C’est un mouvement en spirale, entre expansion et repli, entre audace et douceur. Le vrai défi n’est pas de quitter à tout prix une zone que l’on connait par cœur. Mais il est important de savoir quand sortir et quand se reposer. Cette phrase néglige totalement la notion d’équilibre.

Vouloir être constamment en dehors de sa zone de «connu», c’est comme se forcer à courir un marathon sans s’être reposé : on finit par s’épuiser. La vraie croissance, c’est aussi apprendre à respecter ses propres limites.

Et puis notons aussi que prendre conscience que cette zone de « connu » est déjà un pas en avant. L’inconnu fait peur, c’est certain, mais y aller pas à pas, à son rythme permet aussi d’évoluer.

Ce cliché oublie une réalité : certaines épreuves épuisent plus qu’elles ne renforcent. Tout le monde n’en sort pas grandi, et c’est normal. Parfois, on a juste besoin de temps pour se reconstruire sans être dans une logique de performance constante. La force, c’est aussi savoir quand lâcher prise. Accepter sa vulnérabilité, ce n’est pas faiblir. C’est reconnaître les limites naturelles d’un être humain en quête d’équilibre.

Non, toutes les expériences difficiles ne nous transforment pas en super-héroïnes. Parfois, elles nous laissent juste fatiguées, vidées, et c’est ok. Le vrai courage, c’est de prendre le temps de guérir.

Et puis nous aurions juste le choix soit être tué, soit être fort ? Aucune alternative entre les deux ? Pourtant, mais c’est une fois de plus mon point de vue, nous pourrions profiter des épreuves pour les changer en évolution. Progresser à la vitesse lumière et se cramer n’est peut être pas la meilleure solution ? Enfin je dis ça, je dis rien hein…

Et puisqu’on parle de responsabilités personnelles, abordons un autre mantra bien trop culpabilisant.

Ce mantra simpliste peut devenir culpabilisant. Si des situations négatives surviennent, est-ce forcément de notre faute ?

Non. La vie, c’est aussi des rencontres et des circonstances imprévues. Ce n’est pas notre énergie qui attire tous les boulets. C’est juste la vie, avec ses hauts et ses bas. Alors certes, à faire nos Calimeros sans sortir de nos schémas délétères, nous restons dans un cercle vicieux qui n’aide pas. Mais pour autant, sommes-nous vraiment responsables de tout ce qui ne vibre pas haut autour de nous ?

Certains diraient que oui, mais une fois de plus, nous vivons les expériences que nous avons à vivre pour nous révéler autres ?

Et puis à force de répéter cette phrase, on finit par croire qu’on mérite les mauvaises expériences.

C’est faux. La vraie sagesse, c’est de comprendre qu’on peut traverser des moments difficiles sans que cela remette en question notre valeur personnelle.

Parce que bon, si j’attire les boulets, c’est que mon âme a signé un abonnement illimité à BouletLand ? Sérieux, quelqu’un peut me résilier de ce service ?

Et parfois, la seule chose que l’on attire vraiment, c’est l’expérience nécessaire à notre apprentissage, et non un jugement sur notre valeur personnelle.

Ces phrases toutes faites réduisent des réalités complexes à des slogans faciles à partager. Elles donnent l’illusion d’une vérité simple, mais oublient la richesse des nuances. Réfléchir à ce qu’elles signifient vraiment permet de garder l’esprit critique.

Être conscient des limites de ces phrases, c’est aussi reprendre le pouvoir sur ses propres choix et ne plus se laisser enfermer par des injonctions toutes faites.

Les couleurs que nous allons mettre dans notre vie sont des grandes palettes. Alors pourquoi se contenter de phrases enfermantes qui offrent à peine deux ou trois couleurs ?

Blague à part, le vrai taf, c’est peut-être d’arrêter de gober des phrases toutes faites et de réfléchir à ce qui résonne vraiment en nous. NON ?

Pas celles imposées par le développement personnel à la mode, mais celles forgées par nos propres expériences et réflexions.

Car au final, être maître de sa propre vérité, c’est refuser les raccourcis mentaux qui nous enferment sous prétexte de simplicité.

Les vérités toutes faites rassurent, mais elles limitent. La vraie liberté naît du doute, de la réflexion, et de la remise en question. Arrêtons d’être des miroirs, des reflets ou des éponges. Soyons plutôt des phares. Guidons notre propre route avec une lumière authentique, sans chercher à refléter celle des autres.

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