Parler cash : pourquoi l’authenticité dérange ?
Faut-il enrober ses mots pour sauver les apparences, ou dire les choses franchement, même si ça pique ?

Je pense qu’il y a un problème. Je vous explique. Quand vous parlez ou écrivez, lissez-vous vos textes ? Chat GPT vous vos textes ? Perso, je préfère parler cash. Mais, à mon sens, la question, quand vous parlez cash : pourquoi l’authenticité dérange ? On nous bassine avec le fait d’être authentique.
Mais si nous parlons cash et sommes authentiques, on nous dit qu’il faut faire du politiquement correct ? Mais WTF ?
Une fois de plus, on nous demande de rentrer dans des moules prédéfinis. Comme si nous étions des quiches ou des cup cakes.
Ben non, moi je suis pas d’accord. Et vous ?
Lors d’un séminaire, plusieurs personnes qui m’ont vu dans le vide, il y a quelques mois, me disent : « Wahou tu es rayonnante ». Et puis une rajoute : «j’adore tes post : tu parle cash. Même si je pense que ça plait pas à tout le monde, moi je trouve ça vrai».
Ma réponse : « en fait, je m’en bats les couettes de pas plaire à tout le monde. Personnellement, quand je lissais mes textes avec du politiquement correct, je ne vibrais pas, ça n’était plus moi ».


Quand parler cash devient un acte d’authenticité
Bon soyons claires. Depuis juillet 2023 que j’ai mon nouveau site, je dois écrire un texte par semaine. Alors j’écris. Oui mais le site tient compte du SEO, des longueurs de phrases et de tout un tas de choses que je ne maitrisais pas. Et, il faut bien le dire, ça me prenait la tête. Je devais changer des tas de tournures, perdant ainsi ma verve, l’essence de mon écriture. Car j’aime écrire, mais un peu comme je parle. Ce qui ne lui convenait pas du tout. Puis j’ai découvert Chat GPT, alors j’écrivais, lui fourrais mon texte dans le bide et il lissait tout.
Bon au début j’étais super contrariée, car dès que je voulais changer quelque chose, le SEO hurlait. Je tentais de m’adapter mais petit à petit, je perdais l’élan d’écrire. Ça ne ressemblait plus à mon texte de départ qui était très imagé. Rempli d’expressions qui me sont chères et de métaphores.
D’un coup, je me suis aperçue que je ne m’autorisais plus à faire du moi. Lorsque je donnais mon texte à GPT, il le resserrait tellement que la règle des 500 mots minimum n’était pas appliquée. Il lissait mes expressions un maximum et mes textes devenaient insipides. Au début je me disais bon c’est ainsi le SEO. Jusqu’au moment où : « merde… je vais écrire, et je vais rentrer mon texte, maintenant que j’ai compris comment ça fonctionne et on verra bien ». Puis doucement, les règles se sont un peu assouplies et j’ai pu recommencer à mettre plus d’expressions.
Pour mes post idem, je fais du moi, les règles des réseaux, elles aussi se sont assouplies, du coup c’est plus pratique. Alors l’autre jour, quand une des personnes, avec qui je suis le séminaire, m’a dit qu’elle adorait ce que j’écrivais. Que oui, c’était cash, mais qu’elle trouvait top. Je lui ai répondu que maintenant, je m’en bats les nattes complet. J’ai des choses à dire, je les dis. Avec mes mots à moi, mes expressions. Oui de temps en temps, le SEO me rattrape mais je m’en fous.
Si les gens aiment, c’est bien, j’en suis ravie. Si les gens n’aiment pas, ben tant pis. J’écris comme je parle, comme j’accompagne, avec authenticité.

Le politiquement correct, ça lisse… mais ça reste en surface
Il faut bien comprendre que j’ai vraiment tenté de faire du politiquement correct. Même si dans mon langage, je ne parle pas le politiquement correct. Je sais faire bien sûr, mais ça me soule. Lorsqu’on enrobe les choses, lorsqu’on ne les dit pas franchement, nos paroles perdent leur sens. Les personnes que j’accompagne, ont besoin de capter ce que je leur dis. Si c’est tellement subtil qu’elles ne comprennent pas, à quoi ça sert ?
J’adore les métaphores. Je les tiens de mon père qui avait toujours des mots drôles, des comparaisons humoristiques. Jouer avec les mots pour faire comprendre un concept est un gros kif pour moi. Lorsque je dis aux personnes que j’accompagne, qu’elles ont des plaies à la tronçonneuse avec des pansements Mickey dessus, ne trouvez vous pas que c’est parlant ?
Si je vous dis que vous vous trimballez votre sac à merdasse qui est trop lourd. Ça ne vous parle pas ?
Certes, ça pique. Pour autant, j’ai remarqué que souvent les professionnels, quels qu’ils soient d’ailleurs, utilisent leur propre langage. Cela dit, ils connaissent leur domaine. Du coup que ça soit des abréviations ou des termes ad hoc, ils ne sont pas gênés. Mais quand on s’adresse à monsieur et madame tout le monde dont ça n’est pas le métier, il faut bien le dire : on ne capte rien ou on comprend de travers.



La politesse creuse, ça sonne faux
On nous a appris à dire «bonjour», «merci», à sourire par politesse. Cela dit, si derrière, c’est pour être condescendant ou se foutre de ce que vit l’autre, c’est quoi la valeur ? J’en parlais encore avec une cliente aujourd’hui. Si c’est être «poli» de dire : « bonjour ça va »… alors qu’on se fout royal de la réponse, ben c’est pas poli. Enfin c’est mon avis. Vous pouvez en avoir un autre bien sûr.
Franchement, le politiquement correct, ça rassure les apparences mais ça n’aide personne. Autant être sincère, même cash, plutôt que de planquer son mépris derrière un sourire prout-prout.
Un merci sincère car on est touché n’est il pas plus impactant ? Un bonjour comment vas-tu ? Avec une vraie écoute derrière, si la personne répond que ça ne va pas. N’est-il pas mieux ?

Ne pas partir en cacahuètes non plus hein
Bon on est bien clair que parler cash ça ne veut pas dire non plus de se lâcher et de dire n’importe quoi à n’importe qui sous prétexte qu’on est vrai.
Il est important de comprendre que tout peut se dire bien sûr. Mais toute vérité n’est pas bonne à balancer à la tête des gens. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit.
Oui, tout peut se dire, mais en parlant de nous. En utilisant la communication bienveillante quand nous nous adressons à l’autre. Balancer les choses sans filtre ne va pas nous permettre de nous écouter. Nous allons pointer du doigt l’autre, sachant que nous avons trois doigts pointés sur nous. Lui balancer des : tu, tu et encore tu… l’accuser et faire ce que nous ne voulons pas. Déclencher les hostilités.
Les relations humaines sont complexes, je vous l’accorde. Nous allons répondre avec nos émotions, nos convictions, nos croyances et autres prismes. Mais parler cash, ne veut pas dire non plus d’agresser l’autre. Pas lui cracher nos poubelles à la tronche. Dire les choses oui, mais de manière à nous comprendre nous-mêmes. Restons urbains.
Et puis là, quand je vous parle de parler cash, c’est dans votre façon d’être, d’écrire, d’être vous-mêmes, hein ne confondons pas. Cela dit, même la communication bienveillante parfois dérange. Car nous n’avons pas l’habitude de parler au « je ». Mais ça s’apprend, comme tout d’ailleurs.


Appeler un chat un chat : et alors ?
Alors oui, parler cash, ça dérange parfois. Oui, c’est pas politiquement correct de dire à une cliente : vous avez l’impression d’être une grosse bouse. Mais ça à l’avantage de lui faire comprendre comment elle se traite.
Pas la peine de tourner autour du pot façon SEO et GPT Style. Il est clair que l’authenticité, la vraie dérange. « Ça se fait trop pas », comme dit ma nièce. Et pourquoi non ?
Pourquoi devrait-on s’empêcher d’être soi ? Nous avons appris bien sûr à être polis. Mais, au final, être poli juste pour sauver les apparences, c’est pas de la politesse. Si ? Vous croyez ? Ah bon, ben pas moi.
Perso, je pense que c’est du foutage de gueule en mode prout-prout condescendant. Comme ceux qui vous disent que vous avez raté votre vie si vous avez pas une Rolex à 40 piges. Ben ok gars, mais sais tu qu’une montre Mickey ça donne l’heure tout pareil ? Que ta Rolex, c’est juste pour te la péter car ça brille à ton poignet, mais que l’heure, elle change pas, même si t’as une montre en plastoc.
Bien sûr, utiliser la communication bienveillante quand on en a besoin hein, pas partir en cacahuètes à dire des trucs moches. Mais, de mon point de vue, autant dire les choses avec sincérité, même si ça pique. Au moins ça sonne vrai. Non ? Vous, en pensez quoi vous ?
Êtes-vous du genre cash ? Ou préférez-vous parler avec un chamallow dans la bouche, genre cadeau emballé ? 🎁
