Mais où est l’adulte là-dedans ?
Question à 100 balles : quel rôle jouez-vous entre victime, bourreau, sauveur… ou enfant, parent ? Adulte bien sûr ! Ah bon… z’êtes sûrs ?

Comme je vous le dis souvent, tout le monde devrait se faire accompagner pour voir les choses d’un autre point de vue. C’est ce que je fais en ce moment d’ailleurs. Après une masterclass sur un sujet intéressant, je me suis demandée : mais où est l’adulte là-dedans ?
Je vous explique. Car cette question doit vous surprendre. Mais qu’est-ce qu’elle dit, elle ? Je suis adulte. Oui… Dans votre corps. Mais dans votre comportement est-ce toujours le cas ? Pas sûre…
Bon, rentrons dans le vif du sujet. Tout le monde, ou à peu près, connaît le triangle de Karpman : victime, bourreau(persécuteur), sauveur. Par contre, on connaît moins, car on en parle moins aussi, le triangle transgénérationnel : parent, enfant, adulte. Et même si j’utilise ces deux triangles comme outils dans mes propres accompagnements, je n’avais pas vu certaines facettes de mon propre comportement.
Du coup j’ai eu envie de lier, comme je l’ai fait avec les animaux totems et l’Ayurveda, mais aussi, les 5 blessures et les 5 éléments Ayurvédiques, ces deux triangles pour mieux les cerner. Pour tout vous dire, j’adore lier les choses, c’est tellement plus parlant ensuite.


Le triangle qu’on connaît tous : victime, bourreau, sauveur
À un moment, nous avons tous entendu parler de ce fameux triangle : victime, bourreau (persécuteur), sauveur.
Dans une relation un peu bancale, il y a toujours une personne qui va faire son Calimero. Se plaindre, il lui arrive toujours les pires choses, de son point de vue. La Victime.
Parfois, à force d’user son entourage, elle va devenir tellement pénible qu’elle se transformera en bourreau. Mais il y a aussi des personnes qui sont des bourreaux, j’allais dire, par nature. Celles qui donnent des ordres à qui mieux mieux, imposent leurs idées, ne tergiversent pas : c’est comme ça, leur point de vue figé, et pas autrement. Elles font plier certaines personnes qui deviennent des victimes.
Et puis il y a LA – je dis la car ce sont souvent des femmes – sauveuse. Celle qui veut tout le temps être diplomate, aider, soutenir, parfois au point d’étouffer son entourage. Qui va aller au-devant de vos désirs ou être là pour vous consoler quoi qu’il arrive. Et qui, au passage, s’oublie complètement.

Le triangle qu’on connaît moins
Le triangle qu’on connaît moins c’est le transgénérationnel : enfant, parent, adulte.
Nos comportements se « figent » dans des postures connues. Certaines personnes vont se plaindre, dire qu’elles sont impuissantes, toujours être en demande : l’enfant.
D’autres vont donner des directives ou des jugements autoritaires : le parent.
Enfin, d’autres vont se comporter de façon stable, rassurante, mais pas envahissante : l’adulte.
Ce triangle-là, on peut le mettre en parallèle avec le triangle de Karpman. Vous vous rendez bien compte qu’en geignant ou se sentant impuissant, la posture enfant rejoint celle de victime.
En étant trop autoritaire, jugeant, critique, nous allons vers le bourreau, soit parent directif, soit enfant rebelle qui rue dans les brancards.
Et le parent nourricier, cette fois, rejoint la posture de sauveur, celui qui se croit responsable de tout le monde.



Mais où est l’adulte là-dedans ?
Cela dit, et vous l’aurez remarqué : où est l’adulte là-dedans ? En fait, l’adulte, c’est celui qui sort des triangles. C’est celui qui assume sa valeur, qui prend sa place, sans avoir besoin d’entrer dans le rôle de l’un ou de l’autre.
Il sort carrément du jeu. Ne tombe pas dans « je sauve », « je punis ou juge », « je me plains ». La posture adulte, n’a rien à voir avec la taille corporelle, c’est autre chose. C’est celle de la personne qui ne saute pas sur les préjugés, les suppositions… et qui ne va pas en faire une affaire personnelle (Clin d’oeil aux accords toltèques).
Ma propre prise de conscience
Je vous explique tout ça car j’en parle en connaissance de cause. Moi aussi, je me suis crue adulte en aidant, en donnant, en me disant que c’était ça, être forte et responsable. Sans voir que le profil «sauveuse» était mon travers. J’étais toujours de bon conseil, toujours à trouver des solutions, pour des Calimero en puissance. A ramasser d’ailleurs tous les Calimero qui passaient.
Jusqu’au jour où j’ai compris qu’à force de vouloir sauver les autres, peut-être que j’étais aussi étouffante ? Un peu trop parent nourricier ? Et que je ne me sauvais pas moi ! Que je m’occupais des autres, pour ne pas m’occuper de moi et me prioriser.
Je me suis aussi vue en “enfant sage, méritante” : tu seras une gentille petite fille si… Et j’étais une gentille petite fille encore et encore, pour être aimée.
Et puis, j’ai pris un coup de pelle devant certains comportements. Des personnes qui avaient fait des séances avec moi, avaient trouvé l’élan et osé des reconversions spectaculaires. Mais, après coup, elles faisaient comme si tout venait d’elles, oubliant que je les avais encouragées, poussées à croire en elles, parfois que j’avais soufflé l’idée qui les avait propulsées. D’autres, pour lesquelles j’étais quelqu’un de merveilleux, puis qui d’un coup claquaient la porte en disant que j’étais trop étouffante ?
Prise de conscience importante il y a plusieurs années. J’ai vu la différence en me recentrant. Être adulte, ce n’est pas sauver, punir ou faire à la place. C’est poser ses limites, reconnaitre sa valeur, prendre ses responsabilités… sans se laisser happer par le jeu des rôles. Et dans cette formation que je fais actuellement, j’ai eu un petit rappel intéressant qui m’a confortée dans le fait de poursuivre sur ce chemin.

Comment faire pour se positionner en adulte ?
Il n’y a pas de jugement à avoir sur tout ça. Nous avons eu une éducation qui ne nous permettait pas de savoir toutes ces choses sur nous. Il est important, comme je le disais en introduction, de se faire accompagner pour les découvrir justement. Important aussi de comprendre pourquoi certaines fois, le regard des autres est si impactant dans notre vie.
Il est certain que si notre posture est celle d’un enfant, face à une personne se comportant comme un «parent», nous allons vite nous sentir mal, renforçant le côté : je suis nulle, pas compétente. L’autre va aussi renforcer, si nous accentuons cette posture en jugeant notre travail inférieur, pas à la hauteur, qu’elle doit vérifier.
Quand on rajoute à tout ceci les 5 blessures, nous avons le combo complet pour nous sentir pire que tout.
Par exemple : une personne qui se comporte en «parent» et qui a les blessures de trahison et d’injustice sera contrôlante et froide. Mais tout le monde «l’admire» car elle est tellement perfectionniste et « parfaite », qu’elle est inconditionnelle dans son boulot. LA référence.
Face à elle, quelqu’un avec une blessure de rejet, dans une posture «enfant», se sentira tellement nul qu’il fuira… et fera, de ce fait, des conneries dans son boulot. Pour s’auto saboter et donner raison à l’autre.
De plus, il se dira que les autres admirent la perfectionniste. Du coup, il se sentira aussi «abandonné» car trop dépendant du regard de ses collègues.
Bref, tout ça pour interpeler, faire réfléchir, car tout est lié et imbriqué vous vous en doutez bien.
- rejet → fuite et erreurs = enfant, victime
- injustice → contrôle et froideur = parent, bourreau
- trahison → méfiance et distance = parent, bourreau
- abandon → dépendance et plaintes = enfant, victime
- humiliation → effacement = enfant, victime, ou colère rentrée = enfant, bourreau, ou parent bourreau
Lier les choses….
Cela dit, là je vous parle vite fait des blessures, mais et si on ajoutait encore une dimension supplémentaire. Celle des 5 éléments de l’Ayurveda… ? ça donnerait quoi ? Bon ça, je vous en parlerai bientôt, sinon mon actualité aura 12 000 pages et ça va vous souler.
Alors, question tout de même pour finir : dans vos relations : vous jouez quel rôle le plus souvent ? Enfant, parent, ou adulte ? Victime, bourreau, sauveur ?
Bon je vous imagine en train de réfléchir : mais je suis adulte zut !! Avec un air vexé drapé dans votre dignité. Z’êtes sûr que parfois vous faites pas votre «maman» avec vos collègues ? Ou votre «enfant» avec votre famille ou votre boss ?
Bon si vous sentez que ce sujet vous parle, que vous êtes pile dans ces postures, malgré votre air vexé LOL. C’est sûrement le bon moment de vous faire accompagner. Ça tombe bien, c’est ce que je propose, en individuel ou en parcours plus complet, si ça vous chante.