De fées à femmes invisibles
Ah bas la cape d’invisibilité, bonjour la fée Marjolaine qui met de la magie dans notre vie.
Les femmes portent souvent la cape d’invisibilité pratiquement toute leur vie. À la maison, dans leurs tâches quotidiennes, elles jouent le rôle de « fées invisibles ». Ces héroïnes du quotidien jonglent avec une charge mentale immense. Elles sont sur tous les fronts, mais personne ne le remarque. Et souvent, elles passent de fées à femmes invisibles en un claquement de doigts. J’en parlais d’ailleurs dans une de mes actualités il n’y a pas si longtemps.
Vers 50 ans, quand les enfants quittent le nid, elles pourraient penser qu’une nouvelle vie s’ouvre enfin. L’opportunité de devenir visibles, de s’autoriser à exister pour soi. Mais que nenni la société, toujours généreuse dans ses clichés, a d’autres plans : « Plus féconde, plus utile. ». Une nouvelle forme d’invisibilité apparaît alors. Cette fois, ce n’est pas la femme dévouée qu’on oublie, mais celle qu’on perçoit comme « périmée ».
Invisibles à chaque étape : le poids des injonctions
Dès 20 ans, mais encore plus à partir de 30 ans, les femmes sont confrontées à des attentes écrasantes. Une femme qui ne veut pas d’enfants ? Inconcevable ! L’horloge biologique commence à faire tic-tac, et les questions fusent : « Pourquoi tu ne veux pas d’enfants ? C’est ça, la vie. ». On réduit déjà leur existence à leur capacité à enfanter.
Puis viennent les années où, malgré la fatigue de tout gérer, une femme peut encore séduire, encore être reconnue dans sa féminité. Mais après 50 ans, tout change. Si elle ne peut plus avoir d’enfants, elle semble disparaître aux yeux des autres. Une fois encore, comme si elle n’était là que pour ça.
Pourquoi les hommes vieillissants sont-ils souvent qualifiés de charismatiques, alors que les femmes doivent rester jeunes, séduisantes, tout en assurant leur rôle de mère, d’épouse et de multi facettes d’ailleurs ?
Et la ménopause vient ajouter une nouvelle couche. Non seulement elle marque la fin de la fécondité, mais elle devient aussi un symbole d’invisibilité sociale. Je lisais un article sur le sujet l’autre jour et me suis demandé : mais pourquoi, les femmes ont cette étiquette d’invisibilité tout au long de leur vie ? Pourquoi ne seraient-elles là que pour séduire dans leur jeunesse extrême. Puis être mère car cela va de soi bien sûr. Puis disparaitre car elles ne sont plus fécondes ?
A noter que pour celles qui étaient déjà plus «mères» que femmes, le départ des enfants peut aggraver ce sentiment de vide, d’inutilité. Et puis quoi, ne serions-nous que des ovaires et un utérus ? N’aurions nous pas de cerveau pour réfléchir ? Ne pourrions-nous pas avoir une carrière de chef d’entreprise ? Ne pourrions nous choisir notre vie avec ou sans enfant ?
À force de vouloir tout bien faire, de répondre aux attentes des autres, on finit par remplir notre « sac à merdasse ». Chaque injonction, chaque critique, chaque « tu devrais », vient y déposer sa petite couche. Et si, pour une fois, on s’en battait les nattes du «politiquement correct» ? Si on décidait de choisir son propre chemin, de dire STOP aux diktats de la société, sans s’encombrer du regard des autres ?
Le compost de nos lotus : la ménopause, un nouveau départ
Ce que la société voit comme une fin peut devenir un début. La ménopause n’est pas une fatalité. Elle peut même être une libération. Libérée de la gestion constante de la fécondité, cette étape offre une liberté nouvelle, une charge mentale en moins. Une voie à une nouvelle manière de vivre.
Vieillir fait partie de la vie, et l’expérience acquise au cours des années permet de savoir ce que nous voulons et ce que nous ne voulons plus. Se choisir, se prioriser, vivre enfin pour soi, sans s’obliger à tenter de nourrir les besoins des autres.
Imaginez : partir où vous voulez, quand vous voulez, sans vous soucier des cycles. Vivre une sexualité libre, sans contrainte ou appréhension du «zut j’ai oublié ma pilule sur la table de chevet» !!!. Trouver l’espace mental pour rêver, créer, et vibrer.
Et si, au lieu de subir cette invisibilité imposée, nous faisions germer un lotus dans ce compost d’injonctions et de croyances limitantes ?
C’est peut-être aussi l’occasion de vider ce sac à merdasse qu’on traîne depuis des années. De le transformer en engrais pour ce nouveau chapitre de notre vie. Après tout, ce poids, on n’en veut plus.
Alors, autant en faire quelque chose de beau et de fertile, non ? Car c’est dans cette boue que naissent les plus belles fleurs. Peut être est il temps d’oser être nous en toute authenticité ? Osons, nous le valons bien, après toutes ces années de « sacrifice », même s’ils ont été faits de bon cœur.
Aux jeunes femmes : une réflexion…
Pour les jeunes femmes d’aujourd’hui, les injonctions n’ont pas disparu. Être tout à la fois : belles, performantes, mères parfaites, et brillantes au travail. C’est beaucoup, non ?
Peut-être est-il temps de réfléchir à ce qui compte vraiment pour vous. Et si le bonheur ne se trouvait pas dans les cases que la société veut vous faire cocher, mais dans ce que vous décidez pour vous ? Car il faut bien le dire et le redire, nous ne sommes pas des quiches ni des tartes à rentrer dans des moules prêts à l’emploi !!!
Refuser certaines attentes, choisir ses priorités, c’est déjà une forme de liberté. Ce n’est pas toujours simple, mais chaque petit pas compte.
Se réinventer : une invitation
À 50 ans, il est temps de poser cette cape d’invisibilité. C’est l’occasion de reprendre son pouvoir, de transformer cette période en un terrain fertile pour vos envies et projets.
Ras le bol d’être évanescente, invisible. Adieu la petite souris, bonjour la fée Marjolaine, qui s’autorise avec sa propre baguette magique à mettre de la magie dans sa vie. Rien n’empêche de se sentir légère et enthousiaste. L’âge n’a rien à voir avec cela. Pourquoi ne pas essayer aujourd’hui ? Faire un premier pas vers ce qui nous fait vibrer. Et puis kiffons votre vie, car elle est belle et nous avons encore de belles années devant nous pour profiter.
Une conclusion pour s’élever
Alors certes, la société à des raisons que la raison ignore, ça me rappelle une citation tiens !! Mais elle nous périme bien avant l’heure. Et souvent nous passons de fées à femmes invisibles sans nous rendre compte que cette invisibilité est devenue une « norme »… Nous avons le pouvoir de changer les choses, puisque nous sommes des fées avant tout NON ? Et si nous décidions que cette période de notre vie était LE moment de notre transformation ? Pas pour répondre aux attentes des autres, on s’en bat les nattes une fois de plus, mais pour nous. Pour nous choisir et être nous.
Et puis aux jeunes femmes comme aux moins jeunes : il y a toujours de l’espace pour rêver, aimer, et rire. Peut-être que ce n’est pas une question d’âge, mais de perspective.
Aujourd’hui, qu’allez-vous faire pour vous choisir ? Laissez germer votre lotus, et reprenez votre place dans la lumière.
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