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Les différentes sortes de massages

Donner et recevoir un massage est un processus intérieur, pour la praticienne mais également pour le ou la client.e.
En effet, si, en tant que praticienne, j’ai la moindre intention pour la personne qui souhaite un massage, je suis dans l’intrusion….
Mais comment faire pour être dans le “toucher juste” ?


Les différentes sortes de massages

Il existe, à ma connaissance, deux différentes sortes de massages. Celui dit de “confort” et celui dit “Bien-Être”. Mais que veulent dire ces deux appellations, puisque “confort” est quand même un mot bienveillant et donc apporte probablement un “mieux-être” !!! Quant à “Bien-Être”, lui aussi est bienveillant et veut bien dire ce qu’il veut dire !!!

Comment distinguer les différentes sortes de massages ?

Le massage dit “de confort”

Ce massage, à la limite de la banalité peut se définir ainsi : «il suffit de suivre un protocole, d’en respecter le cadre, de poser les mains sur le corps de l’autre, de dérouler la technicité de la gestuelle».

Cette présentation mécanique du massage évoque l’apparence, le visible, le connu, le maîtrisable. Ce fonctionnement ne nous tient pas vivant : il est de l’ordre de la répétition, de la reproduction, du radotage corporel.

En étant «copie», réplique et rengaine, il fige, sclérose et fossilise. C’est entrer de plain-pied dans la momification du vivant ou ce qu’il en reste. Il en résulte une «apathie et une léthargie intérieure».

Ce toucher dessine une enveloppe de chair, délimite son contour, clôt le territoire, enferme l’intérieur, réduit l’échange conscient avec l’extérieur.

Ce schéma corporel ainsi borné et circonscrit génère outre une dépendance et une infantilisation, des répétitions psychiques ou émotionnelles.

Le massage mécanique, d’intentionnalité, nous éloigne d’une connaissance du corps de notre client, il ne peut être qu’une lecture subjective et partielle. Et lorsque cette lecture se fait, elle établit un lieu de rapport avec ce qui est recherché, donc connu et attendu.

En investissant l’espace de cet entre-deux, le praticien projette sur son client une intention, le désir d’une réponse ou la préoccupation de trouver une solution à un mal-être. Il ferme ainsi la porte à toute connexion avec «l’intouchable», l’inconnu de notre client. L’intentionnalité du praticien nourrit et renforce l’état d’objet du client.

Le massage “Bien-Être”

Ce massage libère la praticienne de toute intentionnalité, favorisant le déploiement d’un entre-deux et l’émergence de l’impalpable.

L’Art du Toucher signale l’existence d’un espace mais ne le meuble pas. Il suppose que nous quittions nos habitudes, nos conditionnements, nos appréhensions afin de laisser émerger le non-connu. Il transforme profondément ceux qui l’explorent.

Plus la main se libère de l’avidité, plus elle se creuse et s’offre à ce qui est là, plus elle devient contemplative, plus l’espace de massage «touché-touchant» devient vivant. Le contact devient transmission alors qu’il était enfermant.

Le massage bien-être libère des attitudes de l’égo, des limites enfermantes. Il rend possible une liberté qui n’est possible que grâce au retrait de mains volontaires, désirantes, captatrices ou en attente de résultats.

Cette expérience corporelle de liberté engendre, pour la personne massée, une succession de transformations, de la plus grossière à la plus subtile dans l’ici et maintenant.

Ce massage facilite la circulation de l’énergie jusque vers le sommet de la tête, élargissant ainsi le regard posé habituellement sur les choses.

Lorsque le corps, dont nous sommes l’administrateur et pas le propriétaire, se rapproche de son point d’équilibre, de sa référence d’unité, il vit une réorganisation, un réagencement des différents niveaux de conscience, cela n’est autre que des mouvements de purification et d’élimination.

Masser sans intention, dans la présence de l’instant est la pratique sans but que nous propose l’accompagnement par le massage-bien-être. Lorsque l’énergie se déploie, elle libère ce qu’elle transcende, rééquilibre le corps et génère ce que l’on appelle «bien-être».